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Lucien Bouchard, franc-tireur de la politique
Agence Qmi
2014-08-26 08:24:00
Lucien Bouchard aurait très bien pu ne jamais devenir politicien, ni même souverainiste, aurait pu se contenter d’une carrière d’avocat, loin des projecteurs…
Tout au long de ces 90 minutes d’entretien en tête-à-tête, l’ancien premier ministre explique sa trajectoire atypique, en apparence contradictoire, qui l’a amené à jouer tantôt dans le camp souverainiste, tantôt dans le camp fédéraliste.
Nationaliste convaincu dès sa jeunesse et ses années d’études à l’Université Laval, il faudra attendre le «choc» de la crise d’octobre et la loi sur les mesures de guerre, en 1970, pour convaincre le jeune avocat d’embrasser la cause souverainiste.
«Dans quelle sorte de pays ça se passe ça? Ça s’est fait chez nous. J’ai trouvé ça épouvantable et pour moi, à ce moment-là, c’était fini, le Parti libéral et même le régime fédéral», relate l’associé du bureau de Montréal de Davies Ward Phillips & Vineberg.
Revenu dans le giron fédéraliste dans les années 1980 aux côtés de son ami de longue date, Brian Mulroney, l’idée de faire du Québec un pays s’imposera à nouveau à la faveur de la remise en question, par son propre gouvernement, de certains aspects de l’accord du Lac Meech, qui reconnaissait à la province francophone le statut de société distincte.
«J’ai un enfant à ce moment-là, j’ai un fils, et je pense que tous les pères ont le souci de toujours pouvoir regarder leur fils ou leur fille dans les yeux, puis de ne pas avoir honte de ce qu’ils ont fait», raconte M. Bouchard à propos de la lettre de démission qui mit fin, non seulement à sa carrière de ministre conservateur, mais également à son amitié avec Brian Mulroney.
Élu député conservateur de Lac-Saint-Jean deux ans plus tôt, celui qui ne «voulait rien savoir de la politique» fondera le Bloc québécois et participera activement à la campagne référendaire de 1995, avant de devenir premier ministre du Québec, quelques mois plus tard, à la suite du départ de Jacques Parizeau.
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