L’examen du Barreau pour les nuls

« L’école du Barreau, c’est un train qui part au jour 1, et il n’arrête pas! » lance Me Anik Pierre-Louis, maintenant avocate en litige commerciale au cabinet Miller Thomson. Celle qui estime avoir bien su tenir le cap durant cette « période très stressante », se rappelle qu’il faut être discipliné et organisé pour réussir les examens.

Ses trucs? « L’étude en équipe peut être une grande force, mais si on est mal entouré, ça peut nous retarder, et même nous stresser davantage… Bref, il faut savoir trouver les bons collègues d’étude, qui ont la même motivation », répond-elle. Elle ajoute qu’il est à son avis impossible d’avoir un emploi tout en effectuant l’école du Barreau. « C’est trop exigeant, pas le temps de faire autre chose », dit-elle

Selon Me Pierre-Louis, un étudiant qui veut assurer sa réussite doit consacrer un minimum de quatre heures par jour à l’étude, en plus des cours. « Il est important, à mon avis, d’avoir complété les exercices avant d’aller en classe, ça permet de mieux cibler nos incompréhensions et de poser les bonnes questions au professeur.»

Lire et relire les Codes

Si les documents de la collection du Barreau sont utiles pour vulgariser la matière, il ne faut pas trop s’y attarder, suggère l’avocate « À l’examen, tout se joue sur les articles de loi ; ce qu’il faut lire et relire, c’est le Code criminel, le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi des sociétés par actions… », énumère-t-elle.

Me Eleonara Eusepi, qui a passé l’examen du barreau l’an dernier, partage la même opinion. « Je lisais la loi tous les soirs. J’ai lu les volumes au complet deux fois, je les avais bien en tête au moment de l’examen », raconte l’avocate qui pratique le droit des affaires chez Gowlings. Son collègue, Me Rafaël Primeau-Ferraro, ajoute que les examens antérieurs sont importants pour se préparer au jour J.

« En faisant ces mises en situation, on peut se pratiquer à rédiger des réponses qui vont droit au but. Le jour de l’examen, si on peut maximiser notre temps, c’est bien de cette façon », explique le juriste qui pratique le litige commercial. Il poursuit en rappelant l’importance de bien connaître les différents codes qui sont autorisés à l’examen. « Il faut savoir où chercher les articles, se repérer vite.»

Osciller entre production et répit

On dit souvent qu’il faut passer son temps à étudier, mais chacun d’entre nous est plus productif à certains moments de la journée, observe Me Charles Lapointe, avocat en litige commercial et civil au bureau de Langlois Kronström Desjardins à Québec.

« C’est bien d’identifier les périodes productives et d’essayer de se concentrer sur les matières plus difficiles durant ces moments. Quand j’étais plus fatigué, j’étudiais les sujets ‘‘plus faciles’’, et vice-versa », dit ce barreau 2014.

Me Lapointe estime qu’il est important de savoir « décrocher », le temps de faire du sport ou de voir des amis. « Ça ne sert à rien de s’enfermer durant quatre mois, de changer complètement nos habitudes de vie… Si on pousse le corps à bout, la tête ne pourra pas suivre », conclut-il.