La médiation, mieux que le compromis

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Jean H. Gagnon

2015-01-13 11:15:00

On croit souvent qu’une médiation se termine par un compromis entre les parties. Est-ce vraiment le cas ? Peut-on penser faire mieux en médiation qu’un simple compromis ?

Me Jean H. Gagnon a plus de 40 années d’expérience à titre d’avocat de négociateur, de médiateur et d’arbitre
Me Jean H. Gagnon a plus de 40 années d’expérience à titre d’avocat de négociateur, de médiateur et d’arbitre
Au chapitre 10 (intitulé « Mêler les voix – La recherche d’une troisième solution ») de son livre « La 8e habitude/Faites-vous entendre et agissez » (en anglais « The 8th habit / From effectiveness to greatness »), le guru américain du leadership Stephen R. Covey décrit une découverte importante pour lui en matière de règlement de différends, la « troisième solution », qu’il qualifie ainsi :

« La troisième solution n’est pas mon chemin, elle n’est pas votre chemin – elle est notre chemin. Ce n’est pas un chemin de compromis entre votre chemin et le mien ; c’est mieux qu’un compromis. Une troisième solution est ce que les bouddhistes appellent le chemin du milieu – un chemin moyen plus élevé, meilleur que chacun des deux autres, comme le sommet d’un triangle.

(…) Elle est le produit d’un effort de créativité à l’état pur. Elle émerge en dépit des vulnérabilités qui emprisonnent deux ou plusieurs personnes – grâce à leur ouverture d’esprit, leur écoute sincère, leur désir de trouver. On ne sait pas d’avance où cette quête aboutira. Tout ce que l’on sait est que la troisième solution sera meilleure que les solutions envisagées actuellement. »

Afin de pouvoir amener les parties à rechercher ensemble cette troisième solution, Stephen Covey constate l’importance d’une véritable écoute, qu’il qualifie « d’empathique » et « de type synergétique », qui est le prérequis essentiel pour amener les parties à vraiment se comprendre, et à se sentir vraiment comprises, l’une et l’autre.

Il écrit :

« Une fois que toutes les parties se sentent comprises, une chose surprenante survient. L’énergie négative se dissipe, les disputes s’évaporent, le respect mutuel augmente et les participants deviennent créatifs. De nouvelles idées émergent. Les troisièmes solutions apparaissent. (…) »

Stephen Covey conclut ce chapitre par les deux commentaires suivants :

« La plupart des différends finissent en compromis, en gagnant/perdant ou perdant/gagnant.

Mais les conclusions en forme de troisième solution – portant sur la substance, l’esprit ou simplement faites de compréhension et de respect mutuels sans aucun accord – comportent toujours une transformation.

Les personnes ont été changées, leur cœur et leur esprit se sont ouverts, elles ont appris et écouté, elles voient les choses autrement, dans toute leur fraîcheur – elles ont été transformées. (…)

Je suis convaincu que la plupart des différends pourraient être prévenus et résolus par une communication de type synergétique dans le style de la troisième solution.

Le procès et la “loi” ne devraient être utilisés que comme le dernier recours, non comme le premier. Une culture litigieuse est malsaine pour la société, elle détruit la confiance, donne un exemple abominable et dans le meilleur des cas aboutit au compromis. »

Bien que ce fût là une grande révélation pour ce célèbre auteur en leadership, cela représente un volet fort important, mais non le seul, de toute médiation bien menée.

Amener chaque partie à vraiment comprendre l’autre et à se sentir vraiment comprise, de même que de se libérer de cette infernale valse d’échanges de positions et d’offres-contre-offres pour entreprendre un véritable travail commun de recherche d’une meilleure solution, constitue un savoir essentiel de la science et de l’art de la médiation.

En médiation, le compromis est donc loin d’être la seule alternative…

Je vous invite à me contacter (par courrier électronique à jhgagnon@jeanhgagnon.com ou par téléphone au 514.931.2602) pour toute question ou tout commentaire.

Jean

Bio:

Avec 40 années d’expérience à titre d’avocat de négociateur, de médiateur et d’arbitre, Jean H. Gagnon est aussi l’un des pionniers du droit de la franchise au Canada. Il est également l’auteur de nombreux articles sur les moyens non judiciaires de prévention et de règlement des différends. Il est accrédité par l’Institut de médiation et d’arbitrage du Québec, par l’Institut de médiation et d’arbitrage du Canada, et par le Barreau du Québec.

Site internet: http://jeanhgagnon.com
jhgagnon@jeanhgagnon.com
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