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Jeunes avocates, grandes Espérances

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Marie Pâris

2014-04-04 14:15:00

En 2001, de jeunes avocates étaient interrogées sur leur ambition et leur vision de la réussite. Dix ans plus tard, elles font le bilan devant la caméra…

Me Mary Beth Hogan, une des avocates les plus puissantes de Wall Street
Me Mary Beth Hogan, une des avocates les plus puissantes de Wall Street
«Les Grandes Espérances». C’est le titre de cet article publié en 2001 par le New York Times Magazine, pour lequel une journaliste était allée rencontrer 21 jeunes avocates fraîchement embauchées au sein du cabinet Debevoise & Plimpton, à New York.

Elle réalise une séries de portraits, les questionnant sur le pouvoir, l’ambition ou la réussite. Ces jeunes femmes sont confiantes et très ambitieuses, désireuses aussi de casser ce modèle d’ordre masculin qui prévaut dans les cabinets.

Et l’article cite aussi quelques témoignages d’avocates seniors du même cabinet, qui parlent de leur carrière comme d’une lutte, notamment face aux hommes. Mais leurs jeunes collègues, presque arrogantes, sont sûres d’elles quant à leurs chances de succès.

En 2011, dix ans plus tard, la journaliste et documentariste française Florence Martin-Kessler décide de retrouver ces femmes pour voir ce qu’elles sont devenues. Caméra en main, elle leur a fait lire leur témoignage de 2001, puis leur demande si leur façon de voir les choses a changé, et comment.

Une vision un peu trop simplificatrice

Me Nicola Port, vice-présidente et directrice juridique adjointe du groupe de compagnie d'assurance ACE
Me Nicola Port, vice-présidente et directrice juridique adjointe du groupe de compagnie d'assurance ACE
Parmi les femmes de la vidéo, Me Mary Beth Hogan, une des avocates les plus puissantes de Wall Street, qui a intégré le cabinet en 2001. Quand elle fait le bilan de ses dix ans de carrière, elle souligne qu’il faut certains ingrédients essentiels pour y arriver - notamment un bon partenaire et un bon employeur.

On peut également voir Me Nicola Port, aujourd’hui vice-présidente et directrice juridique adjointe du groupe de compagnie d’assurance ACE. «J’adore mon boulot, assure-t-elle, malgré le style de vie très stressant» qu’elle est obligée d’adopter.

Elle relit son portrait de 2001, et trouve sa vision un peu trop simplificatrice : «Je refuse d’excuser mes échecs par des circonstances extérieures. Je crois qu’on créé ses propres opportunités.»

Si dans cinq ans elle ne sait pas encore si elle sera au même endroit ou si elle aura décidé de se concentrer plus sur ma famille, elle se pose tous les jours la question.

«Je veux changer le monde»

Me Melanie Velez a quitté le cabinet pour aller travailler au Centre des droits de l’Homme à Atlanta
Me Melanie Velez a quitté le cabinet pour aller travailler au Centre des droits de l’Homme à Atlanta
«J’adore travailler très dur, mais j’ai besoin de plus d’équilibre», indique pour sa part Me Maggie Spillane, qui est devenue juriste à la Commission des opérations de bourse pour travailler 40 heures par semaine.

En 2001, elle affirmait : «Je sais obtenir ce que je veux. Je ne pense pas que tout faire pour parvenir à mes fins pourrait être vu comme mençant ou agressif». Aujourd’hui, elle se retrouve souvent être la seule femme parmi les hommes…

Elle questionne : «Faut-il avoir pour objectif de diriger le monde, ou d’élèver un enfant qui dirigera le monde ? Ou viser entre les deux ?»

À l’inverse, il y a Me Melanie Velez, qui a quitté le cabinet pour aller travailler au Centre des droits de l’Homme à Atlanta - pour un salaire inférieur de 80%. Elle suivait sa philosophie, qu’elle expliquait au New York Times Magazine en 2001 :

«À long terme, je veux me concentrer sur ce qui m’a poussée à faire du droit au départ. Je veux changer le monde.»

4% des cabinets américains dirigés par des femmes

Elle affirmait qu’en travaillant dur dans tous les aspects de sa vie on pouvait atteindre ce qu’on voulait. «Ça me fait tiquer de lire ça aujourd’hui, ça me semble un peu naïf. J’ai mis la barre trop haut, j’ai choisi un chemin qui rend plus difficile de subvenir aux besoins de mes garçons», indique l’avocate dix ans plus tard.

«Si j’avais vu plus de Noires diriger un cabinet, cela aurait-il changé mon point de vue ? Si on m’avait posé la question en 2001, j’aurais dit non. Mais avec le recul, je dirais oui, absolument !»

Finalement le contexte n’a pas tant changé : en 2011, 4% des cabinets d’avocats américains seulement étaient dirigés par des femmes. Quant à Debevoise & Plimpton, il compte 25 avocates sur 150 associés, soit 17% de femmes.

Me Mary Beth Hogan conclue : «Jusqu’à ce qu’on atteigne la parité, on ne doit pas baisser la garde».



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