Vedette porno malgré elle : une petite victoire pour «Noémie»
Agence Qmi
2014-04-03 09:16:00
Noémie (nom fictif) n’était pas en cour mercredi matin au palais de justice de Montréal. Elle était représentée par son avocat, Me Daniel Romano, qui a demandé une injonction contre le site BangYouLater.
La jeune femme avait été filmée en pleins ébats sexuels et un internaute anonyme l’avait mise en ligne, accompagnée de son vrai nom. Elle avait été dévastée en découvrant que son nom était associé à cette vidéo.
«C’est évident que la plaignante allègue que la publication de cette vidéo a été faite sans son consentement», a noté le juge Robert Mongeon.
À ce stade-ci des procédures, le juge a indiqué qu’il n’avait pas à statuer sur le comment du pourquoi cette vidéo avait été diffusée sur des sites pornos. Il a plutôt accordé une ordonnance de non-publication totale du vrai nom de Noémie, incluant toute image permettant d’identifier ne serait-ce qu’une partie du corps de la jeune femme.
L’ordonnance du juge est valide jusqu’au 11 avril prochain, mais elle pourrait être renouvelée entre-temps.
Propagation internet
Les problèmes de la jeune femme ne sont pas terminés pour autant. Car en tapant son véritable nom dans un moteur de recherche, on peut trouver des dizaines d’autres sites web pornographiques qui continuent d’utiliser son véritable nom.
Le professeur de droit Pierre Trudel a d’ailleurs expliqué qu’il était très difficile d’effacer toutes les traces laissées sur internet. «C’est très facile de reproduire du contenu», a-t-il indiqué.
Et même si un juge prononçait une ordonnance visant ces sites pornographiques, en pratique, cela peut s’avérer compliqué s’ils sont basés à l’étranger. «Les dédommagements réclamés, c’est entre autres pour ça», a ajouté M. Trudel.
Noémie réclame 60 000 $ à l’internaute, qui avait mis en ligne la vidéo d’elle avec son nom, ainsi qu’à BangYouLater.
Ses avocats ont obtenu du géant Pornhub des informations permettant de retracer cet individu. On ignore toutefois de qui il s’agit, tout comme les motifs qui l’ont poussé à mettre en ligne cette vidéo, désormais introuvable sur internet.