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It's Miller time!

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Marie Pâris

2014-04-15 15:00:00

Deux avocats viennent de se livrer une lutte féroce pour l’investiture du Parti libéral du Canada dans la circonscription de Ville-Marie. Il n’y a pas qu’aux élections provinciales que ça jour dur...
Me Marc Miller sera le prochain candidat du PLC dans la circonscription de Ville-Marie aux prochaines élections fédérales.
Me Marc Miller sera le prochain candidat du PLC dans la circonscription de Ville-Marie aux prochaines élections fédérales.
Les élections provinciales ont fait la une des médias au cours des dernières semaines couvrant un espace médiatique si grand qu’une autre élection, interne au Parti libéral du Canada, est presque passée inaperçue.

Mais pas pour Droit-inc !

Deux avocats bien connus de la communauté juridique montréalaise se sont affrontés pour la circonscription Ville-Marie. Une lutte interne qui ne manque pas d’en faire jaser certains.

D’un côté, Marc Miller, avocat au bureau montréalais de Stikeman Elliott, et membre du Barreau de New York. De l’autre, Bernard Amyot, ancien associé de Heenan Blaikie.

À l’issue d’un scrutin interne, Me Miller en est sorti vainqueur et il sera donc candidat pour le PLC aux prochaines élections fédérales d’octobre 2015.

« Ça a pris une énergie incroyable. Mais ce débat a été très sain pour le parti, commente Marc Miller. J’ai été mis au défi par un grand homme, qui a beaucoup servi son pays, et que j’admire.»

Les résultats ont été dévoilés le 3 avril dernier à l’hôtel Holiday Inn Midtown. Me Miller l’a emporté haut la main. Il a recueilli 292 votes, soit près de 62% du suffrage, contre seulement 179 votes pour Me Amyot (38%).

Me Amyot avait pourtant des appuis de taille, notamment l'ancien chef du PLC et ex-premier ministre Jean Chrétien. En janvier dernier, le cabinet McCarthy Tétrault lui avait même préparé un petit cocktail «porte-bonheur», auquel assistaient les ex-premiers ministres du Québec Jean Charest et Daniel Johnson ainsi que quelques associés seniors.

Mais dans cette lutte, Me Miller avait sans doute l’appui le plus important. L’avocat est un ami d'enfance du chef du Parti Libéral du Canada, Justin Trudeau. Il a notamment été conseiller et directeur national du financement lors de sa course à la direction du parti, et il a travaillé aux deux élections de Justin Trudeau dans la circonscription de Papineau.

Une amitié qui pour plusieurs explique le résultat du 3 avril...

Stratagèmes dans les hautes instances

Me Bernard Amyot, ancien associé de Heenan Blaikie, n'a recueilli que 38% des votes.
Me Bernard Amyot, ancien associé de Heenan Blaikie, n'a recueilli que 38% des votes.
En devenant chef du PLC, Justin Trudeau s’était engagé à organiser un vote libre pour permettre aux militants de choisir eux-mêmes les candidats libéraux, marquant ainsi un point d’arrêt à la pratique des anciens chefs du parti, qui se gardaient le droit de nominer leurs candidats.

«Ces élections, c’était la seule chose à faire pour rebâtir le parti, pense Marc Miller. Ca fait sept ans que je travaille à promouvoir Justin Trudeau. Je crois à la personne et à son message, c’est le parti de l’égalité des chances.» Un combat à la loyale en somme.

Pourtant, malgré cette façade démocratique, certains militants dénoncent l'influence et « divers stratagèmes » exercés par ses hautes instances dans le processus de nominations de candidats, rapporte La Presse.

Les règles auraient été manipulées dans Ville-Marie pour permettre l’élection de Me Miller : la date du vote dans la circonscription aurait ainsi été fixée beaucoup trop tôt, de manière à nuire aux adversaires de l’ami d’enfance de Justin Trudeau.

Une militante de longue date et ancienne candidate du PLC, Brigitte Legault, aurait même décidé de ne pas se présenter pour le vote, jugeant la date du 3 avril beaucoup trop proche pour se préparer.

Des candidats désavantagés ?

Me Amyot n’aurait pas non plus été aidé par cette élection précipitée, alors que son cabinet, Heenan Blaikie, était au même moment en train de s’effondrer. Contacté par Droit-inc, il s’est refusé à tout commentaire...et a même raccroché la ligne à la journaliste.

En coulisses, d'autres sources chuchotent que Me Amyot a mené une campagne très rude, ce qui lui aurait nuit en bout de piste.

Il n'empêche que le clan du chef est pointé du doigt.

« Ils sont en train de faire indirectement ce qu'ils ont dit qu'ils ne feraient pas directement. C'est de la vieille politique, alors que Justin dit justement qu'il veut changer la manière de faire de la politique », a confié à La Presse une source anonyme .

Pablo Rodriguez, organisateur en chef du PLC au Québec, nie en bloc toute accusation de stratagèmes ou manipulation des règles, avançant que les conditions et date du vote étaient claires depuis longtemps.

« Les chiffres ne mentent jamais, tranche pour sa part Marc Miller. On a travaillé fort et on a vendu beaucoup de cartes de membre, avec les mêmes contraintes que les autres candidats. »

Sur son site internet, Me Miller remercie son électorat de lui avoir fait confiance et indique poursuivre son travail en vue des élections de 2015, tandis que la page de Me Amyot n’est déjà plus en ligne...
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