Une 1ère auxiliaire juridique trans à la Cour suprême!
Jean-Francois Parent
2019-02-27 14:45:00
En effet, le comité de direction de la Section sur l’orientation et l’identité sexuelles de l'Association du Barreau canadien (ABC) qui vient de la nommer Héroïne 2019 de la Section est composé d’avocats pratiquant au sein des ministères fédéral et provinciaux de la Justice de partout au pays.
Plusieurs avocats de pratique privée siègent également au comité de direction, qui décerne le prix. On y retrouve ainsi quelques avocats montréalais pratiquant chez Fasken ou Lavery.
Bref, celle qui s’est fait connaître comme théoricienne et comme militante des droits des personnes transgenres, bardée d’honneurs universitaires, récolte maintenant les honneurs de la profession.
« Moi je me sens particulièrement choyée d’avoir reçu le prix, parce que les lauréats précédents sont des personnes vraiment super. Et ce n’est pas vraiment commun pour une personne aux études de recevoir un tel honneur », confie à Droit-inc celle qui s’affirme comme transféminine, soit une personne assignée garçon à la naissance, mais dont l’identité est féminine.
Elle entrera bientôt au service de la juge Sheila Martin, de la Cour suprême, à titre d’auxiliaire juridique. « Ce sera une occasion de côtoyer des juges, d’apprendre et d’alimenter mes travaux », dit-elle.
Une personne de terrain
Parmi les lauréats précédents du prix, on retrouve des juges, des universitaires, des politiques… Instauré en 1999, le prix a été remis pour la première fois à l’ex-député néo-démocrate Svend Robinson.
« Les travaux de recherche en droit de Florence Ashley, son statut de modèle de rôle et son engagement à éduquer le public sur les enjeux des personnes transgenres contribuent considérablement à la cause des membres de la communauté LGBTB. Ses réussites universitaires et son dévouement à l’avancement de l’égalité pour les LGBTQ2 sont louables », affirme Ray Adlington, président de l’ABC. dans le communiqué annonçant la nomination de Mme Ashley.
Cette dernière soutient que malgré sa carrière universitaire, elle est d’abord une personne de terrain.
« Quand je me pose une question, dans un contexte universitaire, je la pose en fonction de ce que je constate dans la communauté », restant ainsi très terre-à-terre dans son approche théorique.
Son projet de maîtrise, dirigé par le doyen de la fac de droit de McGill Robert Leckey, est d’ailleurs une manière pour elle d’apporter une pierre à l’édifice des droits transgenres. « Mes textes universitaires sont guidés par les besoins concrets de la population trans, je n’aime pas écrire sur des affaires théoriques », assure-t-elle.
Elle se spécialise en bioéthique, notamment sur les politiques de santé et leur application à la population transgenre.
Une militante
Pour changer les choses et alerter la population aux enjeux qui touchent les milieux trans, elle milite. « D'ailleurs, je me considère d’abord comme une militante », précise-t-elle.
La jeune trans est membre du Comité trans du Conseil québécois LGBT depuis 2016 et s’est impliquée dans la clinique juridique trans à McGill dont elle a été codirectrice. Désormais elle siège au conseil consultatif.
Florence Ashley a terminé sa maîtrise en droit à McGill en 2017, et travaille actuellement à la rédaction de sa thèse « Torture Isn’t Therapy: The Legality of Transgender Conversion Therapy in Canada ». Membre du comité sur l’orientation sexuelle et le lexique sur l’identité de genre de l’Office québécois de la langue française, elle a occupé divers postes à la Clinique juridique trans de Montréal, en plus d’être multirécipiendaire de nombreuses bourses de recherches.
Urbain
il y a 5 ans"comité de direction de la Section sur l’orientation et l’identité sexuelles de l'Association du Barreau canadien (ABC)"
On est vraiment rendu là...
Benjamin Brunot
il y a 5 ansOui et c’est tant mieux!
Bravo à Florence Ashley de faire avancer la lutte contre les discriminations que vivent les personnes trans.
Qui regrette aujourd’hui l’époque où les femmes n’étaient pas admises au barreau? C’est un signe de bonne santé de la profession qu’elle soit inclusive et reconnaisse les contributions de toutes et tous.
Avocat éberlué
il y a 5 ansQuelqu'un peut m'expliquer ce que l'orientation et l'identité sexuelles ont à faire avec le Barreau et avec l'Association du Barreau canadien?
Orwell doit se retourner dans sa tombe...
Luc Brière
il y a 5 ansEst-ce un hasard que les personnes qui publient des commentaires dénigrant les transgenres utilisent des pseudonymes?
Pirlouit
il y a 5 ansUtiliser un pseudo est la normalité sur ce site. Ça permet de ne pas être hypocrite.
Au fait, critiquer n'est pas dénigrer.
Anonyme
il y a 4 ansFélicitations pour vos nouvelles fonctions! Pensez-vous que vous pouvez faire quelque chose afin que les femmes et les personnes non binaires s'apparentant physiquement au sexe féminin puissent avoir le droit, elles aussi et tout comme les hommes, d'avoir la poitrine dénudée aux mêmes endroits déjà autorisés pour les hommes? Après tout, les seins ou les pectoraux nus sont tous deux des caractères sexuels secondaires uniquement et non pas des organes génitaux ou des objets sexuels destinés à assouvir les fantasmes et sont composés, tous deux, de tissus similaires, c'est-à-dire de peau, de mamelons, de glandes mammaires et de tissu adipeux. Les hommes peuvent aussi avoir un cancer du sein et la fonction biologique première des mamelles féminines est l'alimentation des nourrissons. Comme la Charte des droits et libertés garantit la non-discrimination basée sur le genre, sur l'identité de genre et sur l'expression de genre; permettre à un genre d'être libre d'être torse nu et l'interdire aux autres genres est clairement, à mon avis, de la discrimination gratuite et est, de ce fait, inconstitutionnelle. Si vous pouvez faire quelque chose pour rétablir cette iniquité entre les genres et remettre les pendules à l'heure concernant l'hypersexualisation du corps des femmes (et des personnes non binaires ayant cette apparence), notamment de la poitrine dénudée contrairement aux hommes, ce serait grandement apprécié parce que chaque être humain a droit au respect et à recevoir un traitement juste et équitable et réduire la poitrine féminine au simple rang d'objet sexuel systématique relève, à mon sens, d'une totale aberration...
Une personne qui vit ce type de discrimination ne peut continuellement et toute sa vie porter plainte auprès des Tribunaux en matière de droits de la personne. C'est toujours à recommencer, si rien ne vient de plus haut, et le prix à payer est très élevé pour le système, notamment au niveau des coûts, de l'énergie et du temps consacré pour le traitement de ces injustices sociales. Puisque le Canada est un pays qui prône l'égalité entre les genres et que la Charte garantit la non-discrimination basée sur le genre, l'identité de genre et l'expression de genre, si vous pouvez faire quelque chose à ce niveau, je vous en prie, faites-le, s'il-vous-plaît.
Chaque personne humaine mérite le droit à la dignité, au respect de ses différences et à la liberté d'agir et d'exprimer son genre à sa façon. Puisque les hommes sont libres de le faire, notamment en pouvant être torse nu dans les endroits autorisés, pourquoi privons-nous l'autre partie de la population de ce droit? C'est totalement absurde, inacceptable, discriminatoire et inconstitutionnel à mon sens. À partir de ces constats, il faut agir, et qui est mieux placée qu'une personne dans le domaine juridique, en situation d'autorité, pour le faire, connaissant, de plus, les difficiles réalités des discriminations vécues par les femmes, les personnes transgenres, non binaires, etc..?
Je vous félicite encore pour vos nouvelles fonctions et si vous avez le pouvoir d'agir à ce niveau, je vous en serais extrêmement reconnaissante. Merci pour tout et bonne chance dans vos projets futurs.