Départ d’un professeur chevronné à l’UdeS
Éric Martel
2019-08-08 08:30:00
Il met donc fin à une carrière universitaire de 39 ans afin de devenir assesseur du Tribunal des droits de la personne.
« À 65 ans, j’étais prêt à autre chose, un autre défi, et cette possibilité m’est arrivée, avoue-t-il. J’ai toujours cru au renouvellement dans les universités: il faut que ça tourne. Je laisse la place aux jeunes qui veulent faire leur place. »
C’est à la bibliothèque du Parlement, en tant que chercheur que le Barreau 1978 fait ses débuts professionnels juridiques.
Il est ensuite devenu professeur à l’Université d’Ottawa, avant d’arriver à l’UdeS comme doyen, 24 ans plus tard.
Une bibitte particulière
Me Proulx avait postulé au poste d’assesseur il y a trois ans. Il avoue que lorsqu’il a reçu un appel du Tribunal des droits de la personne, il avait « complètement oublié sa demande. »
Mais au fait, c’est quoi, un assesseur?
C’est une « bibitte particulière », selon le juriste. Il explique que les juges du Tribunal des droits de la personne ne peuvent siéger seuls, et qu’ils doivent être entourés de deux spécialistes en la matière, soit les assesseurs. Ceux-ci conseillent les juges, et participent à la prise de décision.
« Le poste me convient, parce qu’à mon âge, on a plus le même niveau d’énergie », lance le prof en riant.
Son énergie, le doyen l’aura utilisée à bon escient. Il aura contribué au succès des programmes du droit et science de la vie, du droit de la santé et de droit MBA corporatif.
« Je ne peux pas m’attribuer tout le mérite pour cela. C’est plutôt l’histoire d’une équipe formidable », indique-t-il, en soulignant le travail de son prédécesseur, Me Louis Marquis, et de son successeur, Me Sébastien Lebel-Grenier.
Puis, en plus d’avoir passé deux mandats comme doyen de l’Université, Me Proulx aura marqué les étudiants comme prof. Les finissants de la faculté l’ont invité à écrire un mot dans leur album, un honneur octroyé aux cinq professeurs « coup de coeur » des étudiants.
« J’ai eu la chance d’être apprécié de mes étudiants. Ma priorité a toujours été de participer à l'évolution du savoir et de les aider à le faire », se réjouit le professeur de droit constitutionnel.
D’ailleurs, l’ex-doyen invite ses confrères à suivre ses pas, en tentant une carrière universitaire.
« C'est une vie exceptionnelle pour un juriste. C’est une manière exceptionnelle de réfléchir et de contribuer au droit. »
Sur ce, laissons Me Proulx profiter de ses derniers miles à l’UdeS, car selon lui, prendre sa retraite « c’est une job à temps plein », compte tenu de toute la paperasse à remplir…