Jean Lapierre c. Pierre Sormany: le procès a débuté
Agence Qmi
2012-06-27 10:15:00
Piqué au vif, Jean Lapierre avait entamé une poursuite en diffamation contre M. Sormany, lui réclamant 350 000 $ en dommages punitifs et moraux.
Le procès s’est ouvert lundi au Palais de justice de Montréal, où Jean Lapierre a longuement témoigné sur les conséquences que cette rumeur avait eues sur sa vie, tant professionnelle que personnelle.
« J’étais sali »
Dès qu’il a eu vent de la fausse allégation, Jean Lapierre dit avoir été dévasté.
« J’avais honte, j’étais sali, je savais que ce n’était pas vrai, mais je ne savais pas comment le prouver, a-t-il lancé. Gratuitement, cavalièrement, on tentait de détruire tout ce que j’avais bâti… »
Encore maintenant, le message continue de le suivre, a-t-il assuré. Il a donné en exemple l’arrestation du député Amir Khadir au début du mois, lors d’une manifestation déclarée illégale à Québec.
Le chroniqueur politique avait fait un commentaire sur le député de Québec solidaire, mais un utilisateur Twitter l’a rapidement accusé de « tremper avec la mafia », a expliqué Jean Lapierre.
« À chaque fois que je prends une position dure, c’est une façon de m’attaquer, a-t-il déploré. C’est resté, je suis pogné avec ça. »
Questionné
La fausse allégation, lancée sur les réseaux sociaux, était rapidement devenue virale. L’animateur-vedette Paul Arcand en a vite entendu parler. Or, Jean Lapierre présente une chronique à son émission matinale.
« J’ai vu des messages courriel et Twitter qui rapportaient le contenu du message », a expliqué Paul Arcand lundi.
Il a expliqué avoir pris les allégations au sérieux, puisque c’était Pierre Sormany, un journaliste « d’excellente réputation » qui était l’auteur du message.
« Mon intention était de congédier (Lapierre) si c’était vrai », a même dit l’animateur.
Et si la station de radio 98,5 FM a pris l’affaire au sérieux, à la station de télé TVA, c’était « pire », a assuré l’avocat de Jean Lapierre, Me Jacques Jeansonne, assurant que son client avait été interrogé par un des patrons de la chaîne de télévision.
« La nouvelle était grave », a insisté l’avocat.
L’avocate de Pierre Sormany, Me Julie Chenette, reconnaît pour sa part la faute, mais estime qu’elle n’était pas intentionnelle. Me Chenette était l’avocate de Sylvain Lafrance, l’ex-vice-président des services français de Radio-Canada, lors du procès en diffamation intenté contre lui par le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.
Le caractère de la faute est un enjeu crucial lors du procès, car si le juge tranche que Pierre Sormany n’a pas commis de diffamation de manière intentionnelle, Jean Lapierre ne pourra pas recevoir de dédommagements à titre punitif et exemplaire, mais seulement à titre moral.