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Twitter banni en cour : une ordonnance qui ne fait pas l’unanimité
Agence Qmi
2013-04-09 07:00:00
L’interdiction d'utiliser Twitter en salle d'audience donnée par un juge de la Cour supérieure du Québec la semaine dernière «brimera la liberté d’expression», selon les journalistes participant au débat sur ce sujet au Salon Visez droit.
Et c’est aussi l’avis de l’éthicien René Villemure. «Dans si peu d’espace, on ne peut dire que l’essentiel, dit-il. Les nouvelles deviennent très synthétisées, ce qui peut mener à certains dérapages et à la propagation de faits pas tout à fait exacts.»
Pour sa part, le bâtonnier Nicolas Plourde croit que Twitter n’est pas toujours utilisé à des moments opportuns et que l’information donnée déroge parfois du cadre informatif. «Ça ressemble parfois à des shows de téléréalité commentés plus qu’à de l’information pure et dure.»
Tout dépendant de la cause présentée, le juge pourra décider s’il autorise ou non la propagation d’informations via les réseaux sociaux.
Exagération de la Cour?
Selon le chroniqueur judiciaire Claude Poirier, les journalistes auraient dû être consultés avant que l’interdiction soit mise en place. «Les juges n’aiment pas les médias, affirme-t--il. Ils ont décidé ça sans demander l’avis de personne.»
Bernard Grenier, un ex-juge, a répondu aux reproches de M. Poirier. «Il faut faire la part des choses, mentionne-t-il. Les journalistes ne sont pas bannis des salles d’audience et ils pourront continuer d’utiliser les médias sociaux en dehors des salles de cour.»
Les deux journalistes présents n’ont toutefois pas changé d’avis : Twitter demeure un outil intéressant et pratique pour ceux qui travaillent dans les médias. Claude Poirier a conclu en disant que les ordonnances de non-publication sont devenues beaucoup trop nombreuses en cour et que l’interdiction de Twitter donnée en plus viendrait nuire à la liberté d’expression et ralentir la propagation des nouvelles.
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