Portrait

Les jumeaux du droit

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Emeline Magnier

2014-02-25 15:00:00

Frères jumeaux, ces avocats sont également associés et viennent d'ouvrir leur propre cabinet. Unis par le sang et pour le droit, ils racontent leur parcours à Droit-inc...
Mes Félix-Antoine T. Doyon et François-Xavier T. Doyon
Mes Félix-Antoine T. Doyon et François-Xavier T. Doyon
Si Mes François-Xavier T. Doyon et Félix-Antoine T. Doyon sont frères jumeaux, il est impossible de les confondre. Un blond aux yeux bleus et un brun au yeux verts, on croit sans difficulté le premier des deux quand il nous explique que personne ne pense qu'ils sont jumeaux.

Leur physique ne les trahit pas, mais leur complémentarité est plus révélatrice et les a même conduit à ouvrir leur propre bureau en janvier 2013: Doyon Avocats, cabinet assurant des services en droit criminel et pénal.

Aujourd’hui réunis dans leur pratique, ils n’ont pourtant pas fait l’université ensemble, étudiant à plusieurs centaines de kilomètres l’un de l’autre. En 2006, alors que Félix commence son baccalauréat en droit à l'Université de Sherbrooke, François entame une mineure en criminologie à Ottawa, et prend par la même occasion un peu de distance avec son frère.

C'est la motivation de son jumeau pour son domaine d'étude qui le conduira à suivre le même chemin un an plus tard, un retour à l'évidence en somme, et une touche de défi aussi: «On a toujours eu les mêmes intérêts. Si ça le passionne, moi aussi, et s'il est capable, moi aussi.»

À deux, une motivation supplémentaire

Pour Me Félix-Antoine Doyon, le Barreau a été l'épreuve la plus difficile.
Pour Me Félix-Antoine Doyon, le Barreau a été l'épreuve la plus difficile.
Quand Félix termine son baccalauréat en 2009, il propose à son frère de l'attendre pour qu'ils puissent s'inscrire à l'École du Barreau d'Ottawa ensemble. «Depuis la première année, j'hésitais entre le Barreau et le notariat. Mon choix a alors été fait!», explique François.

«Le Barreau, c'est l'épreuve la plus difficile qu'on a eu à connaître, et la passer ensemble, c'était une motivation supplémentaire», complète Félix. Compter l'un sur l'autre, profiter des forces de l'un là où l'autre pêche un peu: cette entraide mutuelle les a portés vers la réussite, mais a aussi doublé la part de stress présente dans ce type d'épreuve. «Si l'un échouait, c'est un peu comme si ça valait pour les deux», poursuit-il.

Passionnés par le droit criminel, les deux apprentis avocats se dégotent alors un stage dans leur domaine de prédilection: à l'Aide Juridique section criminelle à Québec pour Félix et au cabinet de Me Luc Ouellette à Thetford Mines pour François.

Une fois assermentés en 2012, leur position s'inverse - hasard ou coïncidence. Félix s'essaye à la pratique privée et travaille avec Me Denis Richard . Son jumeau obtient un poste temporaire à l'Aide Juridique de Levis pour un an, «une belle école» grâce à laquelle il a pu acquérir une expérience concrète au fil des 150 dossiers dont il avait la charge.

«La force de l'un est la faiblesse de l'autre»

Me François-Xavier Doyon
Me François-Xavier Doyon
Si c'est Félix qui a convaincu François de s'inscrire au programme de baccalauréat en droit, c'est François, qualifié par son jumeau de plus entrepreneur et audacieux, qui aura l'idée de fonder leur propre bureau. «La force de l'un est la faiblesse de l'autre», rappelle François.

Et depuis un an, les deux avocats de 27 ans exercent au sein de Doyon Avocats à Montréal et à Québec, une association qu'ils décrivent comme dynamisante. «Le droit criminel, c'est un domaine très exigeant au niveau émotionnel. Être ensemble nous aide à avancer chaque jour», explique Félix.

Jouant de leur complémentarité, Mes Doyon et Doyon se répartissent les tâches en fonction de leurs connaissances et de leurs compétences. Dans un milieu qu'ils décrivent comme très individualiste, ils considèrent leur gémellité comme un réel atout. «Entre nous, il n'y a pas de considération financière, c'est un gros avantage.»

Mais y a-t-il des inconvénients? «Il n'y en a pas beaucoup, on partage les mêmes valeurs et on est travailleurs», poursuit Félix.

Avec leur physique distinctif, les deux frères n'ont pas eu l’opportunité de se faire passer l'un pour l'autre à un examen ou de s'échanger les conquêtes pendant leurs années Cégep. Mais une fois qu’ils sont devenus avocats, certains ont toutefois pensé que l'un empruntait sans droit le nom et le titre de l'autre.

«À mes débuts, un juge m'a interpellé pour me dire qu'il connaissait Me Doyon et que ce n’était pas moi. Je lui ai expliqué que j’étais aussi Me Doyon!», raconte Félix.

La pratique jumelée a le vent dans les voiles et les deux avocats envisagent de s'associer prochainement avec un autre confrère pour couvrir la région montréalaise tandis qu’ils se concentreront sur la capitale nationale.

Souhaitons leur un double succès!
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