Y a-t-il trop de jeunes avocats?

À la tête de l’Association du Jeune Barreau de Montréal depuis ce printemps, Me Paul-Matthieu Grondin veut s’attaquer à une question délicate : la situation précaire de l’emploi chez les jeunes avocats.

« Les témoignages se multiplient, dans tous les secteurs de droit confondus, des jeunes nous disent éprouver beaucoup de difficultés à être embauchés », affirme-t-il, en entrevue avec Droit-inc.

Il y a actuellement 98% plus avocats qu’il y a 20 ans, souligne l’avocat, alors que la population québécoise n’a augmenté que de 15% durant la même période. « Il y a lieu de se demander si nous sommes trop d’avocats pour les besoins du marché. »

Afin de dresser un portrait clair de la situation, Me Grondin estime qu’il faut rassembler plusieurs données. « Je m’engage d’ici la fin de mon mandat à jeter de l’éclairage sur la situation et la chiffrer le mieux possible », avance-t-il.

Coup de sonde

L’AJBM fera parvenir dans les prochaines semaines un sondage auprès de ses membres pour les interroger sur leur situation d’emploi. Me Grondin ajoute que d’autres recherches seront menées en parallèle, notamment afin de connaître les données sur l’emploi que possède l’École du Barreau, ou encore d’autres organismes qui examinent le marché du travail.

Un comité se chargera de rencontrer divers acteurs du monde juridique, tels que les recruteurs et responsables d’université pour y voir plus clair. Par la suite, des recommandations seront formulées.

Est-ce que l’idée de limiter le nombre d’étudiants dans les cohortes pourrait en faire partie? « Il est trop tôt pour savoir, pour l’instant, nous n’excluons aucune option », répond-t-il.