Préoccupations autour de la nouvelle loi antiterroriste
Agence Qmi
2015-02-02 09:09:00
Le projet de loi prévoit aussi d’étendre les pouvoirs du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour répliquer aux messages des sites web et des comptes Twitter des terroristes, ou pour « perturber » ces sites.
« Cette Loi, à ce qu’il semble, permettrait aux ministères et organismes gouvernementaux de communiquer les renseignements personnels de tout individu, y compris de Canadiennes et Canadiens ordinaires qui pourraient ne pas être soupçonnés d’activités terroristes, dans le but de détecter et d’identifier de nouvelles menaces à la sécurité, a commenté le commissaire à la protection de la vie privée, Daniel Therrien. Il n’est pas clair qu’il s’agirait là d’une mesure proportionnée respectant le droit à la vie privée de tous les Canadiens.»
M. Therrien a ajouté que les Canadiens veulent se sentir en sécurité, tout en attachant une grande importance à leur droit à la vie privée. « Ils souhaitent aussi que leur gouvernement soit plus transparent au sujet des activités qu’il mène au nom de la sécurité nationale et veulent savoir pourquoi elles sont nécessaires », a rappelé le commissaire.
Le premier ministre Harper a cependant insisté pour dire que c’était les djihadistes et non pas son projet de loi qui constituaient la véritable menace aux libertés des Canadiens. « Ils veulent nous faire du mal parce qu’ils détestent notre société et les valeurs qu’elle représente », a-t-il dit.
Les journalistes de la colline parlementaire qui ont couvert l’événement n’ont obtenu une copie du projet de loi que quelques instants avant son dépôt, vendredi.
Le porte-parole néo-démocrate en matière d’affaires étrangères, Paul Dewar, a déclaré que le « terrorisme est un vraie menace pour la société », mais qu’il était préoccupé au sujet de l’absence de surveillance «proportionnelle » du SCRS avec l’augmentation de ses pouvoirs.
« Si vous augmentez les pouvoirs (des agences de sécurité), vous avez besoin d’une surveillance proportionnelle », a dit M. Dewar. Ce gouvernement ne prend pas au sérieux les présentes obligations de surveillance au sérieux, a-t-il ajouté.