Bell risque une poursuite en matière de vie privée
Agence Qmi
2015-04-08 10:30:00
Dans un communiqué, le commissaire Daniel Therrien s'en prend à la surveillance et à la compilation des habitudes de consommation des clients.
Bell prend note des sites web visités, des émissions regardées, des applications utilisées et des habitudes d'appel. L'entreprise croise ces données avec le groupe d'âge, le sexe, le code postal et le revenu.
Une fois le profil détaillé mis sur pied, Bell peut vendre de la publicité qui ciblera le client selon ses intérêts.
Le Commissariat indique avoir reçu 170 plaintes formulées selon les principes définis dans la Loi sur la protection des renseignements personnels et des documents électroniques au fédéral.
Bell a répliqué avec un sondage démontrant qu'une forte majorité de la clientèle (62 %) accepte un simple droit de retrait.
Le commissaire juge toutefois les questions du sondage « inutilement complexes ou tendancieuses » et les conclusions non scientifiques. L'organisme estime aussi que si plus du tiers de la clientèle est mal à l'aise avec le programme de publicité, ce sont plus de deux millions de personnes qui sont préoccupées.
Le commissaire à la vie privée a fait une série de recommandations acceptées par Bell. Le fournisseur a notamment exclu la cote de crédit des profils, utilisé des codes postaux partiels et interdit les fichiers témoins de navigation par les annonceurs.
Par contre, Bell refuse de demander un consentement explicite à son programme, la faisant participer au programme jusqu'à ce qu'elle exige un retrait.
« Nous espérons que Bell reviendra sur sa position, dit le commissaire Daniel Therrien, mais nous sommes prêts à intervenir pour régler cette question non résolue en exerçant les pouvoirs qui nous sont conférés […] ce qui pourrait inclure l'option de porter l'affaire devant la Cour fédérale.»