Accusé de plagiat, il poursuit l'Université Concordia!
Julien Vailles
2016-10-17 13:15:00
Selon la demande, M. Ashraf Osman étudiait à l'Université Concordia depuis 2002, année où il a complété une maîtrise en génie. Il était inscrit au doctorat à la Faculty of Engineering and Computer Science, et dans le cadre de ses recherches d'un directeur pour sa thèse, a rencontré en 2006 M. Adel M. Hanna, qui est effectivement devenu son superviseur.
M. Osman allègue que M. Hanna n'a jamais donné de rétroaction suffisante à son projet. En ne révisant pas adéquatement son travail, M. Hanna aurait laissé passer l'omission de citations, ce qui a finalement conduit aux accusations de plagiat, en 2011. Or, plaide M. Osman, ces erreurs faites de bonne foi auraient été décelées par une supervision appropriée.
Acharnement du vice-doyen
M. Osman en a également contre le Vice-doyen de la School of Graduate Studies Cameron D. Skinner qui se serait montré particulièrement intransigeant envers lui après que les accusations soient portées. M. Skinner aurait rapidement conclu au plagiat sans donner au demandeur la possibilité d'apporter les corrections nécessaires, et l'aurait immédiatement exclu du programme.
Croyant dur comme fer au plagiat volontaire, M. Skinner se serait ensuite acharné à en convaincre ses collègues à tous les stades de la procédure de contestation, devant l'Academic Hearing Panel, qui a confirmé les accusations et la sanction, et l'Appels Panel qui a refusé d'entendre l'appel.
Le demandeur risquant ainsi d'être retiré du programme de doctorat, il a présenté une demande de continuation recommandée par la directrice du programme et par son directeur de thèse. Encore une fois, M. Skinner se serait fait insistant pour recommander l'exclusion de M. Osman, décrit la demande en justice. Le demandeur a finalement dû quitter le programme.
L'influence de M. Skinner se serait poursuivie auprès du Graduate Academic Appeals Tribunal, qui a maintenu la décision de retrait. Deux tentatives subséquentes d'appel ont aussi été rejetées.
Triple poursuite
Pendant ces multiples procédures, M. Osman déplore également l'absence totale de M. Hanna, qui ne l'a nullement épaulé, mais qui aurait plutôt cherché à se protéger contre un blâme personnel.
Il poursuit donc à la fois l'Université, qui aurait fondé sa décision sur la seule foi de M. Skinner, de surcroît impliqué dans le processus d'appel; M. Skinner lui-même; et M. Hanna. Il leur réclame 100 000 $ pour les dommages liés à son incapacité à travailler ou à étudier dans son domaine à cause de ces accusations, 75 000 $ pour les troubles et inconvénients et 75 000 $ pour les dommages moraux liés à l'atteinte à la réputation, pour un total de 250 000 $ en dommages-intérêts.
M. Osman est représenté par M. Hugo De Koulen, du cabinet De Koulen Gosselin.
Contactés par Droit-inc, les défendeurs se sont abstenus de commenter le dossier.
Pour lire la demande, cliquez ici.
Universitaire
il y a 8 ans"En ne révisant pas adéquatement son travail, M. Hanna aurait laissé passer l'omission de citations, ce qui a finalement conduit aux accusations de plagiat, en 2011. Or, plaide M. Osman, ces erreurs faites de bonne foi auraient été décelées par une supervision appropriée."
Faire des citations d'une façon appropriée est vu dès le cégep. Un doctorant ne peut pas plaider l'ignorance à ce sujet! Qu'il se soit rendu, aussi ignare, jusqu'à ce niveau est inconcevable. Remarquez que j'ai connu un professeur de l'Université de Montréal qui laissait passer des finissants de maîtrise pour des cas de plagiats semblables... Cela est inacceptable et ne fait que diminuer la valeur des diplômes.
Ludovicus
il y a 8 ansUn principe de droit fondamental devrait régler cette affaire :
"Nemo auditur propriam turpitudinem allegans"
Nul ne peut invoquer sa propre turpitude.