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« J’accepte les conditions » ou le jargon juridique en BD !

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Jean-francois Parent

2017-06-02 15:00:00

Un caricaturiste américain a mis en images les quelque 20 000 mots -indigestes- du contrat de licence de iTunes.
Le saviez-vous?

Aucun achat effectué par l'entremise de la plateforme iTunes, de Apple, ne peut être utilisé « à des fins prohibées (...), y compris, sans toutefois s’y limiter, le développement, la conception, la fabrication ou la production d'armes nucléaires, de missiles ou d'armes chimiques ou biologiques ».

Vous voilà prévenu.

Le caricaturiste Robert Sikoryak
Le caricaturiste Robert Sikoryak
Le caricaturiste Robert Sikoryak, connu pour ses pastiches illustrés - Dostoyevski en Batman, ou l'Enfer de Dante reformaté dans les petites bédés des gommes Bazooka Joe -, a copié collé les quelque 8000 mots du contrat de licence de l'iTunes Store et en a fait un ouvrage illustré.

Le « roman graphique » s'intitule Terms and Conditions.

C'est probablement la seule raison qui pourrait inciter quiconque à lire le fameux contrat en entier, ou en consulter au moins les mille premiers mots.

Truffé qu'il est de « legalese », espèce de novlangue qui force ses locuteurs à utiliser l'ensemble des propositions subordonnées, des complétives aux concessive en passant par les participiales et les adverbiales, dans une même phrase, la licence iTunes est l'illustration parfaite de la tragédie que vivent des milliers d'écrivains chaque jour : sur les 8000 mots rédigés, personne n'en lit plus de trois, « J'accepte les conditions ».

La bande dessinée fera peut-être sorte que certains courageux se rendront jusqu'au bout et que les rédacteurs juridiques d'Apple auront enfin leur heure de gloire.

Chaque page de Terms and Conditions propose une adaptation d'une bande dessinée, surtout issue de l'univers des « comics » américains.

Les héros de l'imaginaire adolescent récitent ainsi chacun une partie du contrat de licence, les phylactères s'adaptant à situation.

Steve Jobs lui-même est le protagoniste principal et prend les traits de personnages tirés des Simpsons pour punir la violation du droit d'auteur.

Snoopy, arborant la barbe de cinq jours et les lunettes caractéristiques de Jobs, explique que le « Partage familial vous permet de partager du Contenu admissible avec un maximum de six membres d’une famille ».

Se voulant un hommage à la bédé du monde, pastichant notamment Peyo des Schtroumpfs ou Marjane Satrapi, l'auteure franco-irakienne de Persepolis, Robert Sikoryak prend un sujet aride et pointu pour s'en moquer, certes, mais aussi pour le rendre accessible.


Parions que jamais un contrat de licence n'aura été autant lu par des néophytes.


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