Les parajuristes, la solution à l’accès à la justice?
Delphine Jung
2017-12-20 15:00:00
L’instance dirigeante a approuvé une proposition en décembre pour créer un nouveau permis pour les parajuristes. Il les formerait à certains aspects du droit de la famille qui leur seraient désormais ouverts, comme l’achèvement de certains formulaires ou encore la rédaction de motions.
Des consultations avec des avocats spécialistes du domaine devraient avoir lieu dans les prochains mois.
La proposition fait partie d'un plan d'action qui vise à améliorer l'accès à la justice pour le grand nombre de citoyens non représentés dans les tribunaux de la famille de l’Ontario.
Le Québec, à des années-lumière
Au Québec, accorder de telles prérogatives aux parajuristes semble à des années-lumière, puisque la profession n’a même pas son ordre. « La manière dont est faite la loi aujourd’hui ne nous permet pas de faire ce que les Ontariens ont fait, car rien n’encadre la profession au Québec. C’est aussi pour cela qu’on demande la création d’un ordre », explique Marc-André De Sève, président de l’Association canadienne des parajuristes.
Pour M. De Sève, le débat actuel qui existe sur la possibilité d’accorder aux étudiants le droit de donner des conseils juridiques devrait aussi concerner les parajuristes. « Si eux obtiennent la permission, je ne vois pas pourquoi nous on ne pourrait pas. Ce n’est pas vrai de dire que parce qu’on est étudiant en droit, on est plus calé que les parajuristes », appuie le président.
Me Éric Thibodeau, avocat au cabinet Langlois, est du même avis. « Il y a plusieurs parajuristes qui font un aussi bon travail, si ce n’est un meilleur, que certains avocats. Je ne vois pas pourquoi on les empêcherait d’effectuer certaines tâches à plus hautes responsabilités. Ce n’est pas parce qu’on est avocat qu’on est les meilleurs », ose-t-il même dire. Car pour l’avocat spécialiste en droit du travail, il faut prendre en compte les connaissances et l’expertise de certains parajuristes qui exercent depuis de nombreuses années.
D’ailleurs, il souligne que le droit du travail n’est pas un acte exclusif aux avocats, puisqu’il est permis aux représentants syndicaux de faire un travail de représentation, ce qui a, d’après lui, permet une meilleure accessibilité à la justice dans ce domaine du droit.
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. En Ontario, certains avocats en droit de la famille disent qu'ils ont de sérieuses inquiétudes quant à savoir si le projet de loi permettra éventuellement aux parajuristes de pratiquer sans la supervision d'un avocat.
La protection du public compte
Me Thibodeau ne perd cependant pas du vu l’aspect très important de la protection du public. « Ce qui doit guider le législateur et tous les intervenants, c’est la protection du public et l’accessibilité à la justice.
« On sait que les parajuristes vont coûter moins cher. Ce serait bien qu’on considère élargir leur champ d’action, mais sans que ce soit au détriment de la qualité du service », ajoute Me Thibodeau.
Dans ce débat, l’accessibilité à la justice est une dimension importante. « On voudrait parfois aider des gens, mais on ne peut pas. Le travail qu’on fait pourrait permettre à Monsieur et Madame Tout-le-monde, qui ne peuvent pas se payer d’avocats, d’avoir tout de même un premier avis juridique », explique M. de Sève.
Perdre sa part du gâteau
Derrière la frilosité de certains, se cache aussi l’angoisse de perdre sa part du gâteau, et que les parajuristes finissent par marcher sur les plates-bandes des avocats.
Éric Thibodeau en parle spontanément : « je peux comprendre que les avocats soient préoccupés par la protection du public, et c’est un bon motif pour s’inquiéter. Mais ceux qui s’opposent à l’idée de donner plus de prérogatives aux parajuristes parce qu’ils ont peur de perdre du travail n’est pas un bon argument ».
M. De Sève, qui souligne que les jeunes sont plus ouverts à ce débat, ajoute que les avocats doivent garder en tête que confier certains travaux aux parajuristes leur libèrerait aussi du temps pour se concentrer sur d’autres tâches.
Me Heather Hansen, avocate au cabinet Martha McCarthy & Company, dit clairement qu’elle ne soutient pas l’idée. « Je pense qu’il s’agit d'un effort réel pour répondre à un besoin et que certains éléments de cette stratégie devraient faire partie de notre système. Mais ils doivent être intégrés, réfléchis et il faut faire des consultations », explique-t-elle dans un article publié par le Law Times déjà cité plus haut.
« Il est plus important de le faire correctement que de le faire rapidement », répond Bencher Howard Goldblatt, président du comité pour l’accès à la justice du Barreau de l’Ontario.
M. De Sève comprend les inquiétudes. « Il faudrait que tout soit bien balisé, mais les parajuristes ont leur rôle à jouer dans un meilleur accès à la justice », dit-il.
Et qu’en est-il des instances de décisions ? Le Barreau du Québec a indiqué ne pas vouloir réagir « sur des scénarios hypothétiques ».
Même son de cloche de la Chambre des notaires : Il serait prématuré de nous prononcer sur une question aussi hypothétique, dit Me François Bibeau, président de la Chambre des notaires du Québec. « Je ne peux que soutenir les initiatives visant tant à protéger le public qu’à améliorer l’accès à la justice. Ceci étant dit, ce dossier spécifique ne nous a jamais été soumis et donc aucune analyse ou réflexion n’a pu en découler. »
DSG
il y a 7 ansThey remind of those guys that buy the sporty version of a Honda Civic because they're too cheap to buy a real sports car and then add spoilers and tinted windows in order to convince people that it's a performance car. I am also opposed to allowing students to give legal advice, but paralegals completely lack the training and analytical skills required to opine on legal issues. They are not taught to interpret laws or decipher judgments. Do you think that they would be able to distinguish the between the ratio decidendi and obiter dicta when reading a judgment? Do they even know what those very basic legal terms mean? At least the Ontario bar got it partially right. Filing forms and archiving documents is not legal work. It's administrative work (which is a nice way of saying secretarial work). Practicing law involves much more. If you want to know what I'm referring to, spend three years in law school and you'll find out.
Paralegal
il y a 4 ans@DSG
ok Boomer!
That's the thing with the lawyers that plays know it all. Falling back to a dead language that noone else uses to appear savant and knowledgeable, with a smug face.
There are real paralegals that can show any lawyer around, especially those so sure of themselves. Yes they are also trained to do administrative tasks. But also did the grunt work, the real drafting of procedures, not typing tapes from you.
And that is why the Bar needs to acknowledge those capable of reading the law! Like many other fields, namely physical therapy, pharmacist technicians and dental hygienist are all recognized by their respectivd order. This ensures the capacity, character and competence...
I find it funny how
il y a 7 ansI'd be worried too if automation, Accounting firms, paralegals and law students were threatening my bread and butter.
Anonyme
il y a 7 ansA paralegal is basically a secretary.
A secretary isn't a a lawyer.
He/she gets coffee and does what he/she is told to do.
Oh I'm coming on
il y a 7 ansMaybe if your office paid their paralegals better you wouldn't have secretaries doing the job of a paralegal.
You and anyone else that tries to diminish a persons contribution by limiting them to their title need a heavy dose of humility.
Incompetency is not exclusive to "underlings".
Anonyme
il y a 7 ansYou’re an administrative assistant. My apologies.
I like my coffee black.
What
il y a 7 ansHahahaha you wouldn’t want to know what people do to the beverages they’re asked to get for their supervisors.
A paralegal
il y a 6 ansWow you are narrow minded to think that a paralegal is a secretary getting her or his boss coffee...I do not think that we spend 3 to 4 years in College which is Cegep in Québec to get coffee to our boss you idiot @!@@
Anonyme
il y a 7 ansLorsque les élites dirigeantes ayant jusqu'ici incapables de régler le problème de l'accès à la justice ne pourrons plus dévier les pressions populaires, elles élargiront les pouvoirs des non-avocats.
En emballant le tout dans une campagne de communication efficace, avec un ou deux juges en chefs en toges d'apparats, quelques représentants d'organismes communautaires, et une série d'articles signés par Yves Boisvert, ce qui jusque là aura été inconcevable deviendra du jour au lendemain porteur de vertus.