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Marc Bellemare: « Ça ne me surprend pas ! »

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Agence Qmi

2011-09-15 10:15:00

Les nouvelles révélations de trafic d’influence et de financement occulte des partis politiques ne surprennent absolument pas l’ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare, qui accuse Jean Charest de jouer à l’autruche.
Pour Marc Bellemare, l'argent vient du milieu de la contruction
Pour Marc Bellemare, l'argent vient du milieu de la contruction
« Ça ne me surprend pas ces nouvelles informations. J’ai témoigné devant la Commission Bastarache d’échanges d’argent comptant, dont j’avais été témoin et dont j’avais informé M. Charest. Cet argent-là doit bien venir de quelque part, c’est assez évident que ça vient du milieu de la construction, qu’il y a de l’argent qui circule là et qui va aux partis politiques, au parti libéral », a réagi hier soir l’ex-ministre libéral au dévoilement d’un rapport secret de l'Unité anticollusion faisant état d’un lien direct entre l'industrie des travaux routiers au Québec et le financement occulte des partis politiques.

Dans le rapport, un ex-conseiller politique soutient que les entrepreneurs gonflent les prix, une manière de financer le parti au pouvoir qui octroie les contrats. « Il a raison, c’est tout à fait comme ça que ça passe », d’insister M. Bellemare.

Selon lui, le seul et unique responsable de ce « gâchis inqualifiable » dans le secteur de la construction et du financement électoral, c’est Jean Charest. « C’est lui qui laisse pourrir la situation et qui se moque des Québécois en refusant de déclencher une enquête publique », ajoute l’avocat.

Le responsable du gâchis, c'est Jean Charest pour Me Bellemare
Le responsable du gâchis, c'est Jean Charest pour Me Bellemare
Devant la Commission Bastarache, Marc Bellemare avait dénoncé l’accès privilégié dont bénéficiaient les collecteurs de fonds du PLQ auprès du pouvoir. Le registre des visites au bureau du premier ministre en 2003-2004 indiquait notamment que le solliciteur libéral Charles Rondeau se rendait presque toutes les semaines au bunker de Jean Charest pour rencontrer Chantal Landry, la responsable des nominations, le plus souvent le jour où le conseil des ministres siégeait.

Pour les partis d’opposition, ces nouvelles révélations remettent à l’avant-scène l’urgence de déclencher une commission d’enquête publique sur la construction.

Avec le déploiement du Plan Nord, des milliards de dollars seront investis pour la construction de routes et d’infrastructures, a dit la députée adéquiste Sylvie Roy. « Il faut absolument une enquête avant qu’on se lance là-dedans et qu’on dépense encore de l’argent public », a-t-elle tonné.

Le gouvernement Charest se défend

Pour Pierre Moreau, le rapport démontre que les mécanismes mis en place, fonctionnent
Pour Pierre Moreau, le rapport démontre que les mécanismes mis en place, fonctionnent
Le nouveau ministre des Transports, Pierre Moreau, estime que le rapport secret de l'Unité anticollusion, dévoilé par Radio-Canada hier, « illustre que les mécanismes mis en place, fonctionnent ».

Envoyé au front par le gouvernement Charest, en soirée, pour réagir au reportage de la Société d'État, le ministre avait une tout autre interprétation des constats dressés dans le rapport. Il a ainsi nié l'existence de trafic d'influence et les liens qui pourraient exister entre le financement occulte des partis politiques et les dépassements de coûts dans l'industrie de la construction.

« On ne peut pas faire ce lien-là. Le rapport n'est pas fait ainsi, en disant que tel individu a fait telle chose, à tel moment. Il établit ce que POURRAIT être un stratagème », a déclaré le ministre Moreau en entrevue, en employant toujours le conditionnel. Selon lui, le gouvernement n'est pas éclaboussé et son ministère n'a rien à se reprocher.

« Ce document-là me conforte avec le fait que nous avons pris les bonnes décisions. L'exemple qui est mis en exergue dans le reportage, il est techniquement pas existant parce que ce sont les entités administratives qui autorisent les dépassements de coûts. Ce n'est pas ma job, ce n'est pas dans mon mandat.... »

« À vos yeux, il n'y a pas de trafic d'influence? », lui a-t-on demandé. « Je vous dis que c'est toujours troublant de voir que des individus pourraient mettre en place des stratagèmes pour contourner les mécanismes et faire en sorte que les prix soient gonflés », a-t-il répondu, se félicitant du même souffle puisque le rapport « va nous permettre de changer les pratiques et va alimenter le travail de l'Unité permanente anticorruption ».

Questionné sur la possibilité de déclencher une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, à la lumière de ce rapport, le ministre a prôné le statu quo, se disant très à l'aise avec la position du gouvernement Charest qui refuse d'emprunter cette avenue.


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4 commentaires
  1. DSG
    I ask only one thing
    When Jean Charest leaves office, let's make sure that he doesn't go to far away. We'll have that public inquiry, and he'll have to answer for many things.

  2. GBS
    GBS
    Yeah! We'll make him pay like we did with Jean Chrétien, Galiano, Tomassi, etc...!

    • DSG
      Re : GBS
      > Yeah! We'll make him pay like we did with Jean Chrétien, Galiano, Tomassi, etc...!

      Well Tomassi paid a big fat hefty price (no pun intended). His political career is over. Galiano and Chretien, yeah they got off easy. I always admired Quebecers for being more informed and a lot less forgiving than the rest of Canada.

    • DSG
      Re : Re : GBS
      > > Yeah! We'll make him pay like we did with Jean Chrétien, Galiano, Tomassi, etc...!
      >
      > Well Tomassi paid a big fat hefty price (no pun intended). His political career is over. Galiano and Chretien, yeah they got off easy. I always admired Quebecers for being more informed and a lot less forgiving than the rest of Canada.

      The moderator took out a sentence and now my comment doesn't make sense.

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