Trois accusations contre l'ex-ministre Tony Tomassi
Agence Qmi
2011-10-12 06:00:00
Selon la dénonciation rendue disponible en fin de journée, Tony Tomassi aurait accepté de la compagnie BCIA et de M. Correti, qui avait un lien d’affaires avec le gouvernement, « une récompense, un avantage ou un bénéfice ».
On lui reproche aussi d’avoir exercé une influence auprès du gouvernement après avoir accepté de la compagnie BCIA et de Correti, pour lui-même, « un prêt, une récompense, un avantage ou un bénéfice de quelque nature que ce soit ».
Finalement, le député indépendant est accusé d’avoir commis un abus de confiance relativement à ses fonctions.
Plainte de l’UPAC
Selon le procureure de la Couronne Steve Magnan, ces trois accusations font suite à une plainte formulée il y deux semaines par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
Cette équipe de la Sûreté du Québec avait effectivement ouvert une enquête relativement aux dépenses personnelles que Tony Tomassi aurait faites avec une carte de crédit appartenant à l’agence de sécurité BCIA.
Présence en cour
L’ex-ministre libéral, qui n’a aucun antécédent judiciaire, devra se rendre aux bureaux de la Sûreté du Québec, à Montréal, le 2 novembre prochain, pour y faire prendre ses empreintes digitales. Il devra par la suite se présenter au palais de justice de Québec, le 14 novembre. Pour chaque accusation, Tony Tomassi est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans.
Rappelons que M. Tomassi avait été démis de ses fonctions au ministère de la Famille, en mai 2010, pour avoir utilisé une carte de crédit de BCIA.
M. Tomassi avait toutefois été blanchi, en juin dernier, par le Directeur général des élections, qui avait alors conclu que la firme BCIA n’avait pas contribué illégalement à la caisse électorale du Parti libéral.
Article 121 (1)c)(3) : Fraudes envers le gouvernement – Commet une infraction quiconque, pendant qu’il est fonctionnaire ou employé du gouvernement, exige, accepte ou offre ou convient d’accepter d’une personne qui a des relations d’affaires avec le gouvernement une commission, une récompense, un avantage ou un bénéfice de quelque nature, directement on indirectement, pour lui-même ou pour une autre personne, à moins d’avoir obtenu le consentement écrit du chef de la division du gouvernement qui l’emploi ou dont il est fonctionnaire.
Peine maximale: 5 ans
Article 121 (1)a)(3) : Fraudes envers le gouvernement – Commet une infraction quiconque, étant fonctionnaire, exige, accepte ou offre ou convient d’accepter de quelqu’un, pour lui-même ou pour une autre personne, un prêt, une récompense, un avantage ou un bénéfice de quelque nature que ce soit en considération d’une collaboration, d’une aide, d’un exercice d’influence ou d’un acte d’omission concernant la conclusion d’affaires avec le gouvernement ou un sujet d’affaires ayant trait au gouvernement.
Peine maximale: 5 ans
Article 122 : Abus de confiance par un fonctionnaire public – Commet une infraction tout fonctionnaire qui, relativement aux fonctions de sa charge, commet une fraude ou un abus de confiance, que la fraude ou l’abus de confiance constitue ou non une infraction s’il est commis à l’égard d’un particulier.
Peine maximale: 5 ans
Estimant que la présomption d’innocence ne s’applique pas de la même façon aux élus, Québec solidaire réclame la démission immédiate du député Tony Tomassi.
« Il faut qu’il démissionne s’il a un minimum de dignité, s’est exclamé le député solidaire Amir Khadir. Le lien de confiance avec les citoyens est brisé. S’il est blanchi, il se représentera dans LaFontaine. »
M. Khadir espère que « Jean Charest n’utilisera pas Tony Tomassi comme un bouc émissaire pour éluder ses propres responsabilités ».
La possibilité que les contribuables paient pour la défense du député indépendant lui déplaît au plus haut point. « J’espère que non. Que ses amis du Parti libéral payent pour lui », a laissé tomber M. Khadir.
Le député péquiste Stéphane Bergeron est pour sa part très préoccupé par le fait que l’enquête de sécurité précédant la nomination du député de LaFontaine au poste de ministre n’a rien décelé. « Il semble bien que ce soit passé à travers les mailles du filet, à moins qu’il n’y ait pas eu d’enquête », s’est-il inquiété.
Le délai de 18 mois entre le moment où le premier ministre Jean Charest a transféré le dossier à la police et le dépôt des accusations n’augure rien de bon pour les autres affaires sur lesquelles planche l’Unité permanente anticorruption (UPAC), d’après M. Bergeron.
« Je m’inquiète quant au temps que ça va prendre pour réussir à déposer des accusations concernant une éventuelle accusation du crime organisé dans l’industrie de la construction, où il est question de milliards de dollars », a-t-il insisté.
À l’ADQ, on n’a pas souhaité émettre de commentaire dans l’immédiat.
Du côté du gouvernement, c’était silence radio. « Les policiers ont l’indépendance requise pour effectuer les enquêtes qu’ils veulent. On ne s’ingère pas dans leur travail », s’est-on contenté de dire au bureau du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil.
Le règlement de l’Assemblée nationale prévoit que le siège d’un député devient vacant s’il « est condamné à une peine d’emprisonnement pour un acte criminel punissable d’une peine d’emprisonnement de plus de deux ans ».
Anonyme
il y a 13 ans> Le règlement de l’Assemblée nationale prévoit que le siège d’un député devient vacant s’il « est condamné à une peine d’emprisonnement pour un acte criminel punissable d’une peine d’emprisonnement de plus de deux ans ».
Sauf qu'on s'entend pour dire qu'il ne sera surement pas condamné à une peine d'emprisonnement...mais la chose honorable à faire serait de quitter ses fonctions...dès maintenant...
Avocat
il y a 13 ansUne enquête de 18 mois en partant de faits avoués par M. Tomassi... Qui au gouvernement l'a bloquée, cette enquête?