Le Congo pour pratique
L'équipe Droit-Inc
2011-11-14 13:15:00
La contribution canadienne à la mission des Nations Unies comportait un groupe d’une douzaine d’officiers triés sur le volet. Pour les deux avocats du lot, l’objectif était d’aider à implanter la réforme de la justice militaire congolaise.
Une des contributions majeures du capitaine Paillé a été de colliger l’information nécessaire à la publication d’un volume de droit sur les éléments essentiels des infractions. « Grâce à leur code de discipline militaire, j’ai détaillé, de concert avec les avocats militaires congolais, ce qui doit être prouvé pour chaque infraction. Le système de droit a été introduit par les Belges, alors, pour un avocat membre du Barreau du Québec issu du système bi-juridique canadien, c’était somme toute assez aisé de s’y retrouver », se rappelle le capitaine.
Une des demandes locales était de créer des cellules d’appui à la poursuite. Les enquêteurs militaires et civils se coordonnent alors pour traduire en justice le plus de violeurs et de criminels possibles. « On part de rien, et c’est long, car le processus est lent dans le contexte du pays. Il faut suivre le rythme, mais ça commence. Les cellules en place enquêtent et ce n’est pas le travail qui manque. Amener les victimes à porter plainte est souvent difficile, car le statut de la femme est précaire. Le violeur est souvent une personne de l’entourage. L’idéal est de former des enquêteuses pour que les femmes veuillent se confier », précise M. Paillé.
Le capitaine est loin d’être dupe. Il constate les limites de l’intervention humanitaire en zone instable. Bien des efforts sont investis dans les infrastructures. Il faut par exemple restaurer des prisons dans des villages de paille. La multiplication des efforts et des organismes entraîne un manque de communication. Dans la grande famille onusienne, beaucoup d’organisations non gouvernementales et de sections civiles des Nations Unies travaillent chacune de leur côté. À son avis, il faudrait un organisme coordonnateur central. Une fois les infrastructures fonctionnelles construites, il faut des fonds de roulement.
M. Paillé était abasourdi par la surpopulation des prisons mixtes. Pour que les enfants ne soient pas abandonnés, ils habitent dans la cellule avec leur mère et d’autres hommes. Il déplore : « c’est aberrant de voir ça, pour la sécurité des femmes. Il faut tout construire. C’est un projet de longue haleine. Les petits gestes ont parfois des résultats plus concrets. Lors de notre passage, les archives de la prison étaient parties en flamme lors d’un incendie. Comment pouvait-on savoir qui était condamné à quelle peine ? »
Note: ce texte a été publié sur le site de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa; il est reproduit ici avec l'autorisation.
Anonyme
il y a 13 ansUn militaire qui fait du droit humanitaire est un non-sens et ça banalise cet important domaine du droit.
Mart
il y a 13 ans> Un militaire qui fait du droit humanitaire est un non-sens et ça banalise cet important domaine du droit.
Et oui, les FC peuvent conduire des opérations de type humanitaire et ce n'est pas nouveau. Est-ce que tu crois que les ONG font un meilleur travail sur le terrain? J'ai vu plusieurs ONG donner des t-shirts et d'autres objets de promotion pour faire des belles photos pour leur marketing. Dès que les photos sont prises, il ne reste plus grand chose de leur passage...
Anonyme
il y a 13 ans> Un militaire qui fait du droit humanitaire est un non-sens et ça banalise cet important domaine du droit.
Quelle bêtise!
Ce sont les mieux placés pour étudier certains problèmes particuliers du droit humanitaire.
L'humanitaire est très souvent relié aux guerres civiles qui ravagent les pays d'Afrique noire. Qui est le mieux placé pour traiter de ces situations? Avocats sans frontières???
Leur vision est tout simplement complémentaire et il n'y aucun non sens là dedans, sauf dans vos propos.