Report d'une sentence en raison de "l'insolence" d'une avocate
Agence Qmi
2012-03-12 07:00:00
Interloqué par une telle remarque, le juge Huot a mentionné à l’avocate que si le fait de lui poser des questions – pour éclairer son jugement – signifiait, pour elle, ramer à contresens, qu’il s’en excusait et il a ajouté que, de par sa position physique, il pouvait très bien voir la salle et qu’en aucun cas, il n’avait vu l’avocat de la poursuite, Me Éric Beauséjour, sourire.
Me Bérubé aurait pu s’en tenir à cette mise au point, mais elle a répliqué en invitant le magistrat à relire un jugement qui définit clairement « le rôle que doit tenir un juge lors d’un procès ».
Visiblement insulté par cette remarque, le juge a préféré se retirer pour revenir, plus calme, quelques minutes plus tard, en disant qu’à la suite des « commentaires insolents » et de l’insolence de l’avocate, il ne pouvait rendre la sentence sur le banc et qu’il le ferait plutôt vendredi prochain, laissant un froid sur la salle.
Le juge devra donc se pencher sur les suggestions qui lui ont été faites de part et d’autre dans le dossier de Kevin Robertson, trouvé coupable, mardi dernier, de possession de 1500 pilules de méthamphétamines, de 3,2 litres de GHB, de 300 g de haschich et de 11,52 g d’héroïne en vue d’en faire le trafic.
De 46 mois à 10 ans
Le procureur de la Couronne, Me Beauséjour, a réclamé une peine variant de huit à dix ans, pour le récidiviste de 33 ans, alors que l’avocate de la défense a plutôt demandé une peine variant entre 46 et 53 mois, alléguant que son client « n’avait pas un si lourd passé judiciaire ».
Robertson a déjà fait partie du groupe de 31 trafiquants allégués qui avaient bénéficié de l’arrêt des procédures ordonné par un juge de la Cour supérieure.
Les prévenus, reliés aux Hells Angels, avaient été appréhendés dans le cadre de l’opération SharQc.
Robertson a également purgé, par le passé, une peine de 51 mois pour le trafic de 14 000 comprimés méthamphétamines.