Une avocate au secours des aînés
Delphine Jung
2017-05-10 13:15:00
« J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour les personnes âgées. Dans ma pratique, j’ai rapidement vu les problèmes auxquels ils faisaient face », explique celle qui a reçu le titre d’avocate émérite en 2007 par le Barreau du Québec.
Elle s’est rendue compte qu’au Canada, rien n’existe vraiment pour répondre à leurs besoins. « À l’époque, il y avait juste une clinique juridique qui s’occupait de ces questions à Toronto », dit-elle. Elle a alors fondé à Montréal la Clinique juridique des aînés.
« Ces gens sont parfois infantilisés et personne ne leur donne la parole. Nous, on va les écouter, même s’ils présentent un certain niveau d’inaptitude. »
Bénévolement, Me Soden parcourt avec son auto le Québec, à la rencontre des personnes âgées, pour leur fournir un service juridique gratuit, peu importe leur revenu. Amos, Québec, Trois-Rivières ou Alma, aucune route ne l’arrête. Elle est parfois aidée ponctuellement par des stagiaires de l’Université de Montréal ou de McGill, comme Jénika Théorêt : « Je suis la première étudiante à avoir été en stage auprès de Me Soden et c’était une formidable expérience. Son implication et son acharnement à défendre les droits et les volontés des ainés m’a beaucoup touché ».
Des avocats, comptables ou notaires l’aident aussi sur ces cas spécifiques. Elle leur demande alors conseil. Puis elle représente ses clients en cour au besoin. Et toujours en pro bono.
Parmi les cas qu’elle traite le plus souvent : « l’exploitation financière par un membre de la famille et lorsque la personnes âgée ne veut pas aller en résidence », explique-t-elle.
Pour financer son projet, elle donne des conférences, vends des livres… Me Ann Soden dirige l’Institut national du droit, de la politique et du vieillissement, tout en continuant d’exercer en tant qu’avocate à titre privé.
Elle possède un bac en droit civil et en common law obtenus à l’Université McGill et elle est membre du Barreau depuis 1983.
Son implication a été soulignée lors d’une rencontre organisée la semaine dernière, au centre de conférence de l’édifice Sun Life, à Montréal. Parmi des représentants d’Éducaloi et de Pro Bono Québec, Monique Renaud, travailleuse sociale a lancé : « Ann est dotée d’une ouverture d’esprit phénoménal, si tout le monde dans le milieu du droit avait cette ouverture d’esprit, on aiderait beaucoup plus de personnes vulnérables ».
Me Maria Giustina Corsi, candidate pour l’un des deux postes d’administrateur était aussi là : « nous, les baby boomers, nous avons l’obligation de protéger ces personnes. Je tenais à être là ce soir pour applaudir l’engagement de Me Soden ».