Un trio d’associés réinvente la pratique du droit criminel
Elyse L. Perreault
2018-09-27 15:00:00
Dès le début de leur alliance, ils ont voulu miser sur les forces et intérêts de chacun afin de créer une équipe complémentaire, de sorte qu’ils ont séparé leurs tâches de manière assez spécifique et ont décidé de travailler de concert dans TOUS leurs dossiers, même le plus simple!
En bref : Me Boulet plaide, Me Marquis rédige et Me Duchaine coordonne.
Diviser pour mieux performer
Il semblerait que la division des rôles se soit faite naturellement. «On voulait trouver une approche où tout le monde trouve son compte et est heureux sans se marcher sur les pieds», indique Me Marquis, Barreau 2011.
D’ailleurs, d’après Me Duchaine, l’équipe a vite constaté que cette structure novatrice augmentait considérablement son efficacité. Ainsi, si le trio s’occupait d’une soixantaine de dossiers au départ, il en gère désormais plus de 300.
«L’intérêt des clients est notre priorité et l’implication des trois associés dans tous les dossiers augmente le rendement et le nombre de dossiers qu’on peut assumer, sans pour autant négliger la qualité de nos services», dit-il.
Les trois associés s’entendent pour dire que leur façon de faire est assez commune en cabinet civiliste ou dans des dossiers coriaces en droit criminel et pénal. Par contre, ils ne croient pas avoir déjà vu leur méthode de travail être appliquée dans des dossiers que l’on pourrait qualifier de «réguliers» en droit criminel.
«Généralement, les criminalistes gèrent leurs causes en solo de A à Z, de la première rencontre avec le client à la comparution devant le tribunal», souligne Me Boulet, Barreau 2010.
Cette jeune maman est une véritable adepte de plaidoirie. «Elle vit de ça, elle en mange!, dit en riant son associé Me Marquis. Moi, ce n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai ni le même talent, ni le même plaisir qu’elle à aller devant le tribunal, alors... aussi bien la laisser faire ce qui l’allume et m’occuper de ce que j’aime!», poursuit-il.
Me Marquis préfère de loin la recherche et la rédaction qui occupent plus de 90 % de son temps. Il se charge principalement des dossiers en appel qui impliquent beaucoup de lecture, de réflexion, de recherche jurisprudentielle, de temps et d’écriture. «Tu n’as pas l’énergie et la concentration pour faire ça quand tu as passé ta journée à la Cour!», dit-il.
De son côté, Me Duchaine, Barreau 2012, est un peu comme le chef d’orchestre chez BMD. Ce dernier se charge des finances du cabinet, de la première rencontre avec les clients, de la récupération de la preuve, du suivi des dates de Cour, des demandes de remise, de la rédaction de requêtes et de mémoires ainsi que de la gestion du personnel.
De plus, les associés bénéficient des services d’une avocate, d’une technicienne juridique, d’une stagiaire et d’une secrétaire.
«Notre structure fait en sorte que tous nos clients, peu importe la complexité de leur dossier, sont gérés par l’ensemble du bureau, explique Me Marquis. Si on ne prend pas le temps de leur expliquer notre méthode de travail dès le début, ça peut être frustrant, leur faire peur ou leur donner l’impression qu’ils ne sont pas importants, qu’on les «barouette» d’un avocat à l’autre».
Selon l’avocat, dès qu’ils comprennent qu’ils ont ainsi accès à l’expertise de chaque membre de l’équipe et qu’en l’absence d’un des avocats, ils peuvent simplement se tourner vers son collègue qui connaît tout aussi bien leur dossier, ils sont rassurés.
«Ils se sentent soutenus et jusqu’à maintenant, tous les clients n’ont que des bons commentaires sur notre façon de faire!», poursuit-il.
La naissance d’un trio
Me Marquis et Me Duchaine se sont connus à l’époque de l’université. Ils ont fait la rencontre de Me Boulet quelques années plus tard alors qu’ils ont tous les trois travaillé dans le même cabinet pendant une courte période.
«On avait vu que ça pourrait “fitter” si on alliait nos forces et nos différences, dit Me Marquis. À l’époque, on avait même songé au nom du cabinet, mais on avait mis le projet sur la glace car on était tous très occupés chacun de notre côté.»
Avec le temps, les juristes s’entraident de plus en plus dans différents dossiers, ce qui les a rapprochés.
«À un certain point, Marie-Pier était débordée et elle aspirait à plus de structure dans sa pratique, raconte Me Marquis. C’est ça qui l’a amenée à relancer l’idée de s’associer. On se connaissait déjà bien assez les uns sur les autres pour se faire confiance, alors on s’est lancés!»
Et pour le futur papa, s’il est important de bien s’entendre, il ne faut pas que ce soit «trop» non plus. «Ça nous permet de confronter nos visions et d’arriver à des arguments et une défense plus complets.»
Et même si deux des trois associés seront bientôt en congé parental en même temps, pas de panique, ils ont déjà tout prévu!
«C’est ça la beauté de travailler en équipe! C’est rassurant de savoir qu’on peut compter les uns sur les autres!», concluent-ils.