Formé en droit, il devient enquêteur de la CSF
Mathieu Galarneau
2019-10-30 14:30:00
Qu’est-ce qui l’amène au Québec et à la Chambre? Droit-inc s’est entretenu avec lui.
Droit-inc : Pourquoi vous êtes venu au Québec?
Kamel Mokrane : Ça faisait plusieurs années que je voulais venir au Canada, particulièrement au Québec pour son côté francophone. Sur le plan professionnel, je viens d'une ville de province en France, et pour trouver un travail en tant que juriste, il fallait que j'aille à Paris. J'avais le choix entre Paris et le Canada. Comme j'ai le goût de voyager, c'était faire d'une pierre, deux coups.
Qu'est-ce qui vous a amené à la CSF?
Je suis arrivé au Québec en février et je cherchais un travail dans le domaine juridique. Je me suis présenté à une agence de placement qui m'a mentionné que niveau juridique, comme je n'avais pas fait mes études au Québec, j'allais avoir un peu de difficulté à trouver du boulot. On m'a parlé d’une opportunité à la CSF en tant qu'agent à l'information, et que ce serait une bonne porte d'entrée.
En faisant mes recherches avant l'entrevue, je me suis rendu compte qu'il y avait une composante juridique importante à la CSF. C'était l'occasion pour moi de me créer un réseau en rencontrant des avocats, puisqu'il y en a énormément à la Chambre.
Si on repart à la base, qu'est-ce qui vous a amené à étudier en droit?
J'ai toujours voulu faire des études de droit depuis que je suis tout petit. Ma grande soeur, avec qui j'ai une grande différence d'âge, fait aussi du droit. Elle a toujours été un exemple pour moi.
D'autre part, je suis quelqu'un qui supporte assez mal les injustices. Si on trouve que le monde est injuste, il faut s'en créer un nouveau. Le droit, pour moi, c'est l'opportunité de créer un autre monde. C'est un moyen de comprendre la société et agir sur elle.
Vous êtes maintenant passé d'agent d'information à enquêteur. Qu'est-ce que vous faites?
Nous sommes une dizaine d'enquêteurs à travailler directement avec le syndic, Me Gilles Ouimet, et ses syndics adjoints. On doit élaborer une stratégie, faire des vérifications et des contre-vérifications sur des allégations. C'est un travail qui demande beaucoup d'analyse, de la rigueur et une grande impartialité.
Auriez-vous envie de compléter les équivalences pour obtenir votre inscription au Barreau du Québec?
C'est dans mes projets. J’ai un visa temporaire en ce moment. Mon but est d'abord d'avoir la résidence permanente, c'est un pré-requis pour amorcer les démarches. Dès que j'en aurai la possibilité, je vais faire les demandes d'équivalence et je vais tout faire pour réussir mon Barreau au Québec.
Quels conseils donneriez-vous aux gens qui comme vous viennent de la France et qui veulent venir travailler au Québec dans le domaine du droit?
Ce n'est pas parce qu'on a fait du droit en France qu'on ne peut pas s'exporter. Après, il faut provoquer la chance. J'ai eu la chance de tomber sur la CSF qui m'a donné cette opportunité et qui a cette ouverture.
Une fois dans un organisme, il peut y avoir place au développement professionnel. Je suis entré par la petite porte à la CSF mais j'ai pu rencontrer des personnes issues du milieu juridique qui ont appuyé ma candidature pour le poste d'enquêteur.
Dans cinq ans, avec la résidence permanente en poste, quand on vous appellera « maître » Mokrane, quelles seront les prochaines étapes?
J'espère que je resterai à la CSF, parce qu'elle m'a donné une chance dont je ne suis pas certain que j’aurais eue dans d'autres circonstances, à un autre endroit. Je suis tellement reconnaissant, et l'objectif de la Chambre concorde tellement bien avec mes valeurs, que je me dis pourquoi pas, dans cinq ans, avocat à la Chambre?