Juges et donateurs du Parti libéral du Canada
Didier Bert
2025-01-31 10:15:43
Un cinquième des juges nommés à la Cour supérieure du Québec ont contribué aux caisses du Parti libéral du Canada (PLC).
Quatre des vingt juges que le ministre de la Justice, Arif Virani, a nommés à la Cour supérieure entre janvier 2024 et janvier 2025 sont des donateurs du PLC, selon un décompte réalisé par Le Journal de Montréal.
Nommé en juin, le juge Antoine Aylwin a donné environ 2500$ à l’Association libérale fédérale d’Ahuntsic-Cartierville, la circonscription de Mélanie Joly, entre 2016 et 2019.
Elle aussi nommée en juin, la juge Audrey Boctor a été une donatrice du PLC de 2015 à 2018. Elle a notamment financé le parti dans la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun, qui était celle de l’ancien ministre de la Justice David Lametti.
Le bureau de Mélanie Joly a répondu au quotidien que la ministre s’est récusée lors du processus de nomination de ces deux juges.
Nommé à l’automne, le juge Mathieu Piché-Messier a été un « donateur prolifique » à la circonscription de Mélanie Joly de 2016 jusqu’en juin 2024, précise le quotidien.
Il y a quelques jours, Robert Leckey a été nommé juge de la Cour supérieure. L’ex-doyen de la faculté de droit de l’Université McGill a contribué aux caisses du PLC de 2008 à 2023, notamment dans la circonscription de David Lametti.
«Le ministre n’a aucune connaissance de l’historique des dons des candidats et candidates lorsqu’il recommande sa nomination», répond l’attachée du ministre Arif Virani au Journal de Montréal.
En 2019, on apprenait que le bureau de Justin Trudeau avait recours à une base de données privée du PLC lors du processus de sélection des magistrats. Cette façon de procéder aurait été abandonnée après les protestations du Parti conservateur du Canada et du Bloc Québécois.
Environ le quart des 289 juges nommés par Ottawa entre 2016 et 2019 avaient déjà fait des contributions au PLC. Seuls 4,2 % avaient effectué des dons au parti conservateur et 4,7 %, au Nouveau parti démocratique (NPD).
Le gouvernement libéral avait alors affirmé que toutes les nominations à la magistrature étaient faites sur la base du mérite.