Des avocats apprennent le français
Radio-canada Et Cbc
2024-10-31 10:30:40
Seulement une vingtaine d'avocats peuvent s’exprimer dans les deux langues officielles dans la province.
Des avocats de Terre-Neuve-et-Labrador sautent sur l’occasion de suivre un cours de français spécialement conçu pour le domaine juridique.
Le cours est le fruit d’un partenariat entre le Barreau de la province et le Réseau Justice en français de Terre-Neuve-et-Labrador.
L’objectif est d’améliorer l’accès à la justice pour les francophones en augmentant le nombre d’avocats qui peuvent s’exprimer couramment dans les deux langues officielles.
La province compte environ 800 avocats, mais seulement 23 disent être capables de s’exprimer en français, selon le Barreau.
Les raisons qui attirent les premiers élèves sont multiples.
« Soit pour préparer un examen, soit pour reprendre le français, soit pour le pratiquer avec leurs enfants, soit pour apprendre le français pour mettre un petit peu plus sur leurs CV », dit la professeure Marie-Simone Raad, du département de français de l’Université Memorial de Terre-Neuve.
Ils se réunissent deux fois par semaine pour travailler la prononciation, la grammaire et les conjugaisons.
Comme ce sont des avocats, Marie-Simone Raad adapte les leçons pour inclure le vocabulaire de leur domaine.
Jamie Melligan, qui est avocat à Corner Brook, est content que le cours explore des notions qui font partie de son quotidien au travail.
« La terminologie de la cour, la terminologie financière », explique-t-il. Un cours de français typique ne lui permettrait pas d’apprendre ces choses.
Ce sont des avocats du Centre canadien de français juridique qui s’occupent du volet terminologique du cours. Une heure de cours sur 10 est consacrée à la terminologie juridique.
« En droit, l'outil principal, c'est le mot », explique Donald Legal, directeur général adjoint du Centre canadien de français juridique (CCFJ), basé au Manitoba.
« Le menuisier a ses outils. Le chirurgien a ses outils, mais en droit, les outils, ce sont les mots », poursuit-il. « Il est extrêmement important de maîtriser les mots, le sens, et de pouvoir les utiliser à bon escient ».
Selon le Barreau de Terre-Neuve-et-Labrador, les demandes pour des services juridiques en français sont plutôt rares dans la province.
Pour Donald Legal, c’est une raison de plus pour les avocats qui possèdent les rudiments du français d'approfondir leurs connaissances et de maintenir leur langue seconde à un bon niveau.
« Il n’y a pas sans doute une demande quotidienne pour les services juridiques en français dans la plupart des endroits du Canada », observe-t-il. « Donc, il est doublement important dans ces milieux-là d'être prêt quand l'occasion se présente ».