Jacques Delisle affirme avoir aidé au suicide de sa femme
Agence Qmi
2015-03-18 10:51:00
L’homme de 79 ans révèle ainsi avoir aidé sa femme, le matin du 12 novembre 2009, à se donner la mort. Lui affirmant qu’elle ne voulait plus vivre, Nicole Rainville lui aurait demandé d’aller chercher son pistolet caché sur le dessus d’une bibliothèque, de le charger et de lui remettre. Jacques Delisle l’aurait alors invité à réfléchir à ce qu’elle comptait faire et aurait tenté de la dissuader, avant de quitter l’appartement pendant une heure pour aller à l’épicerie.
Mensonges
C’est à son retour qu’il aurait retrouvé le corps inanimé de son épouse et qu’il a contacté les autorités, à qui il a par la suite menti, puisqu’il craignait la réaction de ses proches. Il aurait aussi menti à ses enfants, qui ont cru à tort tout au long du procès que leur mère s’était enlevée la vie et que leur père n’avait aucune implication dans cette histoire.
Rappelons que Jacques Delisle n’a pas livré sa version des faits au moment du procès. Selon ce que l’ex-juge avait confié à l’auteur ses lignes au début de l’année 2014, cette décision avait été prise après que son avocat et lui en soient venus à la conclusion que la preuve présentée par la Couronne n’était pas assez forte pour convaincre le jury hors de tout doute raisonnable de sa culpabilité.
Qui plus est, sa belle-fille serait venue le rencontrer, la veille de son témoignage, en le suppliant de ne pas témoigner pour ne pas nuire davantage au clan Delisle, déjà fortement éprouvé par cette épreuve.
Contradictions
Ces révélations soulèvent ainsi des questions quant aux affirmations faites par Jacques Delisle, dans cette affaire. Rappelons qu’il avait mentionné aux policiers que son épouse avait profité de son absence pour s’enlever la vie, excluant de cette affirmation sa possible implication dans l’affaire. Cette infraction est tout de même passible de 14 ans d’emprisonnement.
Rappelons qu’aucune lettre d’adieu n’a été trouvé sur les lieux.
Le Journal de Montréal révélait mardi matin que Jacques Delisle ira de l’avant dans sa demande de révision ministérielle. Pour y parvenir, l’ex-juge s’est entouré de Me James Lockyer, un avocat réputé au Canada anglais pour se porter à la défense des personnes qui se disent condamnées à tort.
Aussi impressionnantes soient-elles, ces nouvelles révélations n’aideraient toutefois en rien l’ex-juge dans son recours auprès du ministre canadien de la justice, selon les criminalistes consultés par le Journal.
Pour être entendue, une demande de révision ministérielle doit comporter une preuve nouvelle, qui n’était pas disponible au moment du procès. Or, M. Delisle aurait pu témoigner, ce qu’il a choisi de ne pas faire.
Selon les informations obtenues par le Journal, Me Lockyer aurait toutefois trouvé une manière de retravailler la preuve balistique présentée en cour, ce qui pourrait lui donner une chance auprès du ministre.
Me Jean-Pierre Rancourt: « Il n’aura aucun succès là-dessus. Quand on décide de ne pas témoigner, on ne peut pas revenir après et demander une autre chance. Ça serait un précédent. À mon avis, c’est trop tard.»
Me Rénald Beaudry: « Sa version était disponible lors du procès. Si on décide de ne pas faire de défense, il faut vivre avec. C’est un choix stratégique. Et si ça n’a pas marché, on ne peut pas s’en plaindre après.»
Me Robert La Haye: « Il pouvait témoigner lors du procès, il aurait été assermenté et aurait été contre-interrogé par la partie adverse. La valeur d’un témoignage s’apprécie en fonction d’un serment donné devant un tribunal.»
Une nouvelle preuve balistique pourrait-elle aider sa cause?
Me Jean-Pierre Rancourt: « Il faudrait que ce soit un fait nouveau qu’on ne connaissait pas au procès. Mais probablement que cette expertise-là aurait pu être faite à l’époque. Il n’y a rien de nouveau dans le dossier. Ses chances de succès sont extrêmement minces.»
Me Rénald Beaudry: « Peut-être que ça pourrait être examiné. Le ministre pourrait déléguer à un ex-juge ou quelqu’un comme ça pour faire enquête et voir s’il s’agit d’une preuve nouvelle. Si oui, la Cour d’appel pourrait réexaminer. Mais elle s’est déjà prononcée.»
Me Robert La Haye: « Les avocats de M. Delisle auront à démontrer qu’il s’agit vraiment d’une nouvelle preuve et non pas d’une bonification après coup du débat d’experts qu’ils auraient pu avoir au moment du procès.»
Quelles sont les chances de prouver ici qu’il s’agit d’une erreur judiciaire?
Me Jean-Pierre Rancourt: « À mon avis, il n’y a pas grand-chance. C’est très faible. Mais on ne sait jamais.»
Me Rénald Beaudry: « Ses chances sont minces. Très minces. Ce serait exceptionnel parce qu’il a subi son procès, la Cour d’appel a dit qu’il n’y a pas eu d’erreur et la Cour suprême n’a pas voulu toucher à ça.»
Me Robert La Haye: « C’est la seule manière pour tenter de renverser le verdict dans cette affaire. Mais la marche semble très haute et le fossé, très difficile à traverser.»
DSG
il y a 9 ansHe got is due process. He should accept his fate and come to terms with the fact that he'll spend the rest of his life in jail. If he starts behaving and accepts responsibility, he even has a chance at parole at the age of 105.