Duchesneau et Legault baissent le ton
Agence Qmi
2012-08-08 11:15:00
Jacques Duchesneau avait pourtant critiqué sévèrement, la veille, la sortie publique de Me Sylvain Lussier, qui avait lui-même senti le besoin de réagir à ses déclarations publiées dans Le Journal de Québec.
« Selon M. Duchesneau, cette intervention de la part du procureur-chef de la commission en pleine campagne électorale, est une manœuvre totalement inacceptable et jette du discrédit sur la neutralité de la commission Charbonneau », pouvait-on lire dans un communiqué émis en fin de journée mardi par la Coalition avenir Québec.
Il précisait toutefois, dans le même communiqué, que la commission Charbonneau a « toute sa confiance » et offrait sa pleine collaboration, « dès lundi », pour reprendre son témoignage devant la commission en pleine campagne électorale.
Il visait Charest et Tremblay
Ce matin, il a réitéré que ses attaques, à l’origine de toute cette controverse, ne visaient aucunement les procureurs de la commission Charbonneau, ni Me Chartrand ni Me Lussier. Il visait les avocats du gouvernement du Québec, du Parti québécois et de la Ville de Montréal, répliquant au défi lancé par Jean Charest et Gérald Tremblay de donner des noms et de prouver ses allégations sur le financement occulte des partis politiques.
« Je n’ai jamais parlé des avocats de la commission. On a travaillé peut-être 10 ou 15 jours consécutifs avant mon témoignage. Il (Me Chartrand) m’a dit ce qu’il ferait et il a fait ce qu’il a dit. Le problème n’est pas avec les procureurs de la Commission. Mais tous les procureurs qui étaient des participants et qui avaient le pouvoir de poser des questions et c’est à ça que je me suis attaqué », a-t-il nuancé dans l’émission de Paul Arcand.
« M. Charest et M. Tremblay disent : pourquoi il n’a pas donné de noms? Alors j’ai répondu pourquoi les procureurs de M. Charest et M. Tremblay ne m’ont pas posé les questions alors que j’étais devant la commission. Dans le cas de la Ville de Montréal, on ne m’a posé aucune question (et) l’avocat du gouvernement m’a posé toutes sortes de questions non-reliées au contenu du rapport. »
Legault nuance ses propos
Sur Twitter, ce matin, François Legault a également nuancé ses propos de la veille. « Il faut distinguer le procureur en chef des commissaires. Je ne remets pas en doute la crédibilité des commissaires de la comm. Charbonneau », a-t-il lancé sur internet, ajoutant toutefois que « plusieurs avocats sont d'accord avec moi pour dire que le procureur en chef de la Commission Charbonneau a manqué à son devoir de réserve.»
Mardi, le chef caquiste était furieux à l’endroit de Me Lussier qui a sauté dans la mêlée, questionnant son travail lors de la Commission et l’indépendance de celle-ci. « Pourquoi M.Lussier n’a pas posé les questions? Est-ce qu’il avait quelque chose à cacher? Est-ce qu’il protégeait le gouvernement? », avait-il balancé en après-midi, redonnant un nouveau souffle à cette affaire qui a pris des proportions inattendues. Les péquistes et les libéraux ont sermonné M. Legault pour sa sortie, mardi.
Encore ce matin, sur Twitter, le député péquiste sortant dans Verchères, Stéphane Bergeron, a mis son grain de sel. « Gérard Deltell ne cessait de rappeler que Sylvie Roy avait été la première à réclamer une commission d'enquête... Il devra rappeler que son chef, François Legault, aura été le premier à tenter de la discréditer », a-t-il gazouillé.
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