Des avocats qui sauront compter
Caroline G. Murphy
2011-02-17 13:15:00
Selon le Wall Street Journal, cette collaboration avec la Harvard Law School doit permettre aux avocats d’acquérir une formation en affaires, en plus de leurs études de droit. Ils apprendront donc la comptabilité, l’économie, la finance et l’art de la négociation, des domaines qui intéressent souvent les clients.
« Milbank paiera pour l’entièreté des études de ses avocats », a déclaré le vice-président du cabinet Scott Edelman, qui compare la formation à un programme exécutif de MBA. Tous les avocats de Milbank participeront au programme dès la fin de leur troisième année de travail et jusqu’à leur septième année.
« Aujourd’hui, la réalité c’est que la majorité des avocats qui se joignent à un cabinet n’y resteront pas jusqu’à ce qu’ils deviennent associés. Nous investissons en eux pour qu’ils deviennent de meilleurs avocats pendant qu’ils sont avec nous, mais aussi pour les préparer au reste du monde » a ajouté Scott Edelman.
C’est la première fois que la Harvard Law School établit ce genre de partenariat avec un cabinet. La firme DLA Piper a déjà eu un programme de formation en gestion en partenariat avec la Harvard Business School, mais il était réservé aux associés.
Pas ici !
Une telle pratique ne serait pas sur le point d’arriver chez nous. Selon Me Dominique Tardif, directrice du bureau de Montréal de ZSA, il existe certaines formes de formations payées pour les avocats au Canada, comme des conférences ou de la formation continue, mais rien de comparable à ce programme de cinq ans.
« Il arrive que des associés seniors se fassent payer des cours en comptabilité ou en finance lorsqu’ils accèdent à la table de direction. Mais c’est vraiment l’exception et ce n’est sûrement pas pour les avocats juniors ou intermédiaires. »
Me Tardif mentionne également que certains cabinets canadiens offrent parfois un salaire aux étudiants en droit qui viendront effectuer un stage chez eux à la fin de leurs études.
« Comme ça, ils peuvent se concentrer entièrement sur leurs études. Mais encore une fois, c’est assez exceptionnel. On le sait, le marché canadien n’est pas le marché américain. Nous sommes plus conservateurs sur plusieurs points, dont celui-ci. »