Monter le Kilimandjaro et construire un 2ème étage ?
Nicholas Teasdale
2011-04-07 15:45:00
« Il n’est jamais trop tard pour s’engager dans sa communauté », note l’avocate.
À son retour, cette nouvelle résidente de Cartierville a entendu parler d’un groupe qui faisait un voyage de levée de fonds pour venir en aide aux gens de son quartier. Elle s’est donc portée volontaire pour participer à cette aventure organisée par la Fondation Gracia. Le groupe était d’abord complet, mais elle ne s’est pas laissée démonter et a finalement eu sa place.
Manquer d’air pour la cause
Sonia Lévêque partira donc en Tanzanie au mois d’août prochain, pour monter le Kilimandjaro, un sommet de 5896 m.
« Chaque mètre est important, surtout les derniers », dira-t-elle.
Le mont Kilimandjaro est une destination populaire. D’ailleurs, plusieurs personnes dans l’entourage de Me Lévêque ont déjà entrepris son ascension. De la vue imprenable sur l’Afrique, vue d’au-dessus des nuages au rapatriement d’urgence pour cause de manque d’oxygène, elle sait de quoi il en retourne.
« J’entends des histoires d’horreur et des histoires extraordinaires. Je me concentre sur les belles. »
Elle partira au mois d’août avec une équipe de trente personnes de tous les milieux, particulièrement du domaine de la santé. Chaque participant a un programme d’entraînement intensif de six mois pour se préparer aux difficultés que cause l’altitude. Rendus au Kilimandjaro, ils passeront la nuit dans des tentes et seront surveillés par une équipe médicale qui les rapatriera au cas où les symptômes du mal des montagnes se feraient sentir, à partir de 3800 m.
« C’est un voyage, mais aussi un défi physique. C’est accessible à tous, mais il faut vouloir se dépasser et s’entraîner. »
Le goût du concret
Tout comme lors de son premier voyage, où son équipe a rebâti l’armature de béton d’une école, Sonia Lévêque veut que ce projet donne un résultat concret. L’objectif de 150 000$ des participants au voyage prévoit les frais de construction d’un deuxième étage au centre La Corbeille qui offre une formation de 26 semaines en restauration à des jeunes en difficulté. La Fondation Gracia prévoit aussi d'ouvrir une épicerie communautaire qui sera à la fois un regroupement d’achat, une cuisine collective et un marché saisonnier.
La conseillère juridique au Fonds de solidarité croit à l’importance de trouver une cause inspirante et d’y consacrer temps et énergie. À son retour, elle compte bien continuer à s’impliquer au sein de la Fondation Gracia.
En attendant, inspire-t-elle des collègues de travail ?
« Certains m’encouragent, certains aimeraient faire la même chose, mais on n’a pas besoin d’escalader le Kilimandjaro pour s’impliquer. Chacun devrait contribuer à sa façon à la cause qui lui tient à cœur.»
Cartierville ou l’opportunité de faire une différence
L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville où se trouvent les bureaux du Fonds de solidarité, est l’un des endroits où l’on retrouve le plus grand clivage entre riches et pauvres à Montréal. Pour chaque professionnel, on compte une famille d’immigrants récents qui ne roulent pas sur l’or.
« On doit aller chercher les gens qui en ont besoin et leur donner des ressources pour qu’ils puissent se débrouiller. La pauvreté est là, mais si on ne veut pas la voir, on peut facilement passer à côté. »
Pour sa campagne de financement, elle sensibilise ses voisins à sa cause, de son dentiste à son épicier. Voilà une autre façon de faire passer le message de la nécessité de s’entraider dans son quartier.
Pour contribuer à la campagne de Sonia Lévêque, cliquer ici.