« Nous ne sommes pas des gérants d’avocats externes! »
Céline Gobert
2012-09-21 15:00:00
Selon Me Richard Sabbagh, avocat principal juridique chez Bell Canada et membre du Conseil d’Administration chapitre Québec, il ne s’agit ni plus ni moins que de LA soirée de réseautage par excellence pour les conseillers juridiques.
1- Echanger
« Les membres de l’ACC ont l’opportunité de communiquer avec d’autres conseillers juridiques d’entreprises afin d’échanger des idées, échanger les cartes d’affaires et créer de nouveaux liens d’amitiés », explique-t-il.
Selon lui, réseauter permet également d’augmenter la collégialité.
« On est souvent invités par des bureaux d’avocats, indique-t-il. Aujourd’hui, même si l’évènement est commandité par Norton Rose, l’avantage c’est que la masse des personnes qui y assistent sont des conseillers juridiques. C’est bien qu’une fois par année on se retrouve entre nous. »
2- Rester connectés
Pour Me Antonietta Marro qui exerce depuis mi juin à la Banque Nationale du Canada à titre de conseillère principale du département des relations avec les employés, il est nécessaire que les conseillers juridiques restent connectés les uns avec les autres.
« Le réseautage vient complémenter le cheminement professionnel d’un avocat d’entreprise », dit-elle.
Un réseautage rendu possible par ailleurs grâce à des initiatives comme celles-ci, menées par l’Association.
« On est très fiers de l’organisation que l’on a eu cette année. Depuis un an ou deux, l’ACC Québec a beaucoup plus de visibilité. Nous, on croit à l’importance du réseautage. »
3- Etre indépendants
Pour Me Marie-Christine Brochu, avocate à l’International Air Transport Association (IATA), membre de l’ACC depuis quatre ans, c’est une belle opportunité pour les membres de se réunir.
« Les conseillers juridiques, dans des petits contentieux, peuvent parfois être plus isolés, le networking devient donc essentiel parce que sinon ils travaillent en autarcie et cela ne marche pas. Il faut aller chercher l’information à l’externe. »
L’un des buts de l’ACC, selon elle, c’est de donner des ressources aux avocats in house, qu’ils ne soient pas dépendants des cabinets d’avocats pour obtenir l’information sur ce qu’il se passe ailleurs.
4- Sortir de sa bulle
Me Julie Morel qui travaille depuis deux ans chez Bombardier Produits Récréatifs
« Se faire des contacts dans ce milieu-là est essentiel, explique-t-elle. On peut croire que c’est plus important en pratique privée, mais c’est faux. C’est aussi important lorsque l’on exerce à l’interne. »
Surtout quand on est dans des petits contentieux, avec moins de ressources, ajoute l’avocate.
« Nous avons moins l’occasion de nous voir. En pratique privée, on va rencontrer d’autres avocats parce qu’il y a des dossiers en commun que ce soit à la Cour ou autre. Mais, à l’interne, on a moins d’interactions avec les autres avocats. »
Un avis que partage Me Carolyn Picard qui exerce chez Bombardier.
« On est seuls ou avec une petite équipe. Ici, c’est une occasion d’avoir des contacts. Pour ma part, j’utilise beaucoup de contacts lorsque j’ai du benchmarking à faire, pour comparer nos pratiques, nos politiques, etc. »
Réseauter est donc pour elle un bon moyen de comparer ses idées, de voir comment l’on peut améliorer les choses, et de ne pas être déconnectés du monde juridique.
Me Josianne Turcotte, qui exerce depuis trois ans chez Andritz, acquiesce.
« Ils travaillent souvent seuls ou dans de petits bureaux. C’est important de se rencontrer et de voir que des problèmes similaires, les mêmes challenges, les mêmes défis. »
Pour le Conseil d’administration, dit-elle, c’est également un moyen de voir ce que les membres désirent afin de faire d’autres formations.
5- Rester visibles
« Honnêtement, quand je suis devenue conseillère juridique, j’aurais aimé que l’ACC existe ! » poursuit Me Turcotte.
Selon elle, lorsque l’on dit « avocat », les gens ont tendance à penser « avocat en firme, en cabinet », alors qu’il y a une grosse partie des avocats qui sont en entreprises.
« Il y a 15 ans, on était peut-être vus comme des avocats de deuxième classe, mais maintenant on mène nos dossiers nous-mêmes. Nous ne sommes pas justes des « gérants » d’avocats externes ! »