La Presse

Grosse année pour Blakes et Osler

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Rene Lewandowski

2010-01-08 10:15:00

Deux cabinets d'avocats pancanadiens figurent parmi les meilleurs au monde dans le domaine des fusions et acquisitions. Mais la concurrence est vive...
On s'y attendait, les chiffres le confirment: 2009 aura été une dure année pour les fusions et acquisitions, la pire en fait depuis cinq ans, révèle un rapport publié mardi. La valeur des transactions à l'échelle du globe a ainsi atteint 2100 milliards US, une baisse de 28,2% par rapport à 2008, selon Thomson Reuters. Le nombre de transactions a aussi chuté à 38 325; il y en avait eu 41 045 en 2008.

«Ce fut une année difficile, mais elle s'est mieux terminée qu'elle avait commencé», dit l'avocat Howard Levine, associé au bureau de Montréal de Blakes. Ce spécialiste en fusions et acquisitions est plutôt optimiste pour 2010, en tout cas bien plus qu'il ne l'était à pareille date l'an dernier.

Il faut dire que, malgré la tempête, son cabinet s'est bien débrouillé en 2009, se hissant parmi les 25 premiers cabinets d'avocats mondiaux dans le domaine des fusions et acquisitions internationales. En 2009, les avocats de Blakes ont participé à 112 transactions internationales, pour une valeur globale de 136 milliards US. Ce chiffre confère à Blakes le premier rang parmi les cabinets d'avocats canadiens et la 19e position mondiale, le cabinet n'étant devancé que par des concurrents américains et britanniques.

L'an dernier, Blakes a notamment participé à l'une des plus importantes transactions dans le monde, représentant Suncor lors de son acquisition de Petro-Canada pour la somme de 18,4 milliards de dollars. Blakes était également du côté d'Ericsson lorsque cette dernière a mis la main sur la filiale sans-fil de Nortel pour une somme de 1,3 milliard.

Un seul autre cabinet canadien a réussi à se hisser dans le Top 25 des cabinets mondiaux en 2009, selon Thomson Reuters: Osler Hoskin & Hartcourt. Avec 115 transactions pour une valeur totale de 103,4 milliards US, ce cabinet prend le 24e rang mondial. Mieux, Osler est l'un des rares à avoir mieux fait en 2009 que l'année précédente.

En 2008, le cabinet avait participé à «seulement» 37 transactions, d'une valeur totale de 55 milliards US. En 12 mois, Osler a ainsi presque doublé sa performance!

«Nous avons participé à de gros dossiers, ce qui explique notre bonne position au classement», dit l'associé Warren Katz, coprésident du groupe de fusions et acquisitions chez Osler. En 2009, en effet, Osler a représenté plusieurs gros acteurs, notamment GM et Canwest. Comme ces dossiers de restructuration impliquent souvent des ventes et transferts d'actifs, certaines de ces transactions sont comptabilisées dans les classements de fusions et acquisitions, explique Me Katz.

En 2009, le champion du monde des fusions et acquisitions s'appelle Skadden, Arps, Slate, Meagher&Flom LLP, un cabinet new-yorkais, plus vraiment new-yorkais en fait puisqu'il compte des bureaux sur les cinq continents. Avec ses 2000 avocats et plus, Skadden a participé l'an dernier à 173 transactions internationales, pour une valeur totale de 354,4 milliards US. Ce cabinet a devancé le britannique Freshfields Bruckhaus Deringer et l'américain Shearman&Sterling.

Aux États-Unis et en Asie!

Fait à noter, Blakes et Osler se retrouvent aussi parmi les meneurs pour les transactions concernant des sociétés américaines. Dans cette catégorie, Blakes prend le 17e rang, Osler, le 20e. Un seul autre cabinet canadien figure dans cette liste, Cassels Brock&Blackwell, de Toronto.

«Nous avons beaucoup investi ces dernières années pour nous faire connaître à l'étranger, dit Howard Levine. Notre stratégie commence à porter ses fruits.» Blakes possède des bureaux à Chicago et New York, ainsi qu'en Europe et en Asie. Et parmi les cabinets pancanadiens, Osler est celui qui compte le plus d'avocats à New York.

Signe que les avocats canadiens ont véritablement pris le virage de la mondialisation, plusieurs cabinets d'ici se retrouvent dans les classements plus «régionaux». Par exemple, pour les transactions concernant des entreprises européennes, Blakes et Osler se retrouvent encore dans le Top 25. Et pour les transactions d'entreprises asiatiques (à l'exception des japonaises), quatre cabinets canadiens figurent parmi les meilleurs au monde (Stikeman Elliott, 4e, Osler, 8e, Fasken Martineau, 9e, Fraser Milner, 10e), signe évident que les asiatiques aiment beaucoup les ressources canadiennes.

Au Canada, McCarthy domine

Pour les transactions canadiennes, c'est McCarthy Tétrault qui en sort grand gagnant. En 2009, le cabinet a participé à 77 transactions, pour une valeur de 52, 3 milliards US. C'est beaucoup mieux que les 13, 8 milliards US de 2008. Le cabinet devance le torontois Torys (34 transactions, 39,9 milliards US) et Blakes (92 transactions, 35,9 milliars US).

Remarque intéressante ou inquiétante, selon le point de vue, les cabinets canadiens ne sont plus seuls à servir les entreprises d'ici.

Sur les 25 cabinets figurant dans le classement canadien, une quinzaine sont étrangers, surtout américains et britanniques. Le new-yorkais Paul, Weiss, Rifkind, Wharton & Garrison se classe notamment au 4e rang, devant plusieurs gros canons canadiens.

Comme quoi la mondialisation, même chez les avocats, ça se joue des deux côtés de la frontière...

Pour consulter le classement de Thomson Reuters, cliquez ici.
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