Avocate et maman à la fois
Martine Renaud
2009-12-16 14:15:00
Chacun a ses idées préconçues, ses idéalisations ou ses expériences personnelles. Mais quand on prend conscience de la réalité des femmes aujourd’hui, on se rend-compte que si plusieurs d’entre elles s’épanouissent pleinement dans leur choix et rythme de vie, beaucoup se sentent encore contraintes et déchirées intérieurement parce qu’elles ne voient pas comment elles pourraient arriver à se réaliser pleinement comme maman et professionnelle !
Et ne nous fermons pas les yeux face à cette réalité, nous sommes très nombreuses à appréhender, vivre ou survivre à cette réalité.
A-t-on le choix ?
Un des commentaires reçu à suite de la parution de l’article était à l’effet qu’en 2009, les femmes avaient le choix de travailler ou pas, ou de moyennement travailler. Mais est-ce vraiment le cas ? Et si oui, à quel prix ?
Arrêter de travailler complètement n’est certes pas un choix facile et représente dans bien des cas un sacrifice de carrière ultime car le retour au travail peut s’avérer difficile à envisager, pour plusieurs facteurs. D’un autre côté, poursuivre pleinement sa carrière n’est pas non plus un choix toujours facile.
Plusieurs femmes sont déchirées intérieurement de ne pas toujours être disponibles autant qu’elles le voudraient auprès de leurs enfants. C’est un marathon constant et essoufflant d’obligations familiales et professionnelles, des tourments fréquents et un fardeau de culpabilité à différents niveaux. Somme toute, énormément de sacrifices dans les deux scénarios !
Une troisième voie ?
Mais, il reste une 3e possibilité qui s’adresse à celles qui sont incapables ou non désireuses de trancher dans les sacrifices à faire et qui leur permet de se réaliser davantage de façon globale. Le vrai temps partiel ! Mais, en 2009, est-ce vraiment une possibilité envisageable dans la communauté juridique?
Sans contredit, les horaires plus adaptés aux besoins familiaux permettraient réellement aux femmes de faire le choix de travailler à temps plein, de rester à la maison ou de concilier les deux. De toute évidence, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour en arriver là.
Mais pour faire changer les choses, il faut bouger, innover et parler de nos expériences positives afin de stimuler d’autres initiatives et ultimement dépasser les frontières actuellement en place.
Par conséquent, l’intention de ces articles sera de partager les convictions et craintes que plusieurs ont, de relater des expériences positives et encourageantes, des anecdotes cocasses (qu’on n’ose pas raconter avant plusieurs années), de partager de l’information qui nous touche –tous- en tant que société, mais plus particulièrement les femmes qui ont des enfants et ce, peu importe le choix qu’elles ont fait.
Soyez des nôtres pour lire notre prochain article sur « Je ne sais pas comment elle fait ».
Profil
Martine Renaud a terminé son baccalauréat en Sciences juridiques de l’Université du Québec à Montréal en 1994 après avoir remporté, avec son équipe, la 1e place au concours de plaidoirie européen sur les droits de l’homme : René Cassin, devançant ainsi 46 autres universités européennes et celle de Washington.
Après voir été engagée à titre d’étudiante en 1994 par l’étude Lapointe Rosenstein, elle y fit son stage et fut par la suite admise à tire d’avocate en 1995. Sa pratique était alors orientée vers le droit commercial général avec spécialisation en droit bancaire, capital de risques, sûretés et franchisage.
En 1998, l’appel d’un chasseur de tête, l’amène à joindre le contentieux de Bombardier Produits récréatifs et elle se retrouve rapidement en charge de tout l’aspect légal, sécurité de produits et de toutes les ententes commerciales relatives au réseau de distribution des produits marins au niveau international.
Après la naissance de sa première petite fille, Martine Renaud décide en 2003 de faire le saut en pratique solo pour travailler à temps partiel, question de concilier davantage travail-famille. Elle travailla 2 jours/semaine jusqu’à ce que ses deux enfants soient à l’école à temps plein. Presque 7 ans plus tard, Martine Renaud est toujours à son compte et de retour au travail à temps plein. Elle poursuit sa carrière en droit commercial général, en franchisage et en droit immobilier et compte parmi ses clients des franchiseurs nationaux et de belles entreprises nationales et nord-américaines.
Son parcours peu commun en fait parler et la réussite de ses objectifs personnels, l’ayant amenée à mettre en place des plans de travail sur mesure pour concilier travail-famille, est reconnue! En effet, le 3 décembre dernier, dans le cadre du 40e anniversaire de l’UQAM, on lui a décerné la distinction d’ « Ambassadrice de l’UQAM » afin de souligner « la qualité exceptionnelle de son parcours professionnel et de son engagement dans la société ».