La semaine en revue des juges et criminalistes
Gabriel Poirier
2020-06-02 11:15:00
Une chose est sûre : ces derniers travaillent dur pour assurer le roulement de notre système de justice, et, oui, même en temps de pandémie…
Pour révéler leur travail, Droit-inc revient en force avec son tour d’horizon hebdomadaire. Voici quelques faits divers, qui, espérons-le, mettront de l’avant le travail des avocats et magistrats du Québec!
Joueur du Canadien blessé : le procès recommencera à zéro
Alison De Courcy Ireland n’est pas au bout de ses peines. La jeune de 25 ans devra passer au travers de son procès… une seconde fois. Tout est à refaire.
L’avocat de la jeune femme, Me Andrew Barbacki, a exprimé en quelques mots le désarroi de sa cliente.
« Elle est très déçue, en plus d’être sur les nerfs en attendant d’être fixée sur son sort », a-t-il déclaré, selon TVA Nouvelles.
Mme De Courcy Ireland a blessé l’ancien joueur du Canadien, Zack Kassian, lors d’un accident de la route qui s’est déroulé en 2015. Elle est aujourd’hui accusée par la Couronne de conduite avec les facultés affaiblies causant des blessures.
Le juge Denis Mondor, qui a présidé le procès l’an dernier, a, jusqu’ici, été incapable de rendre son jugement.
En congé forcé, dû à un arrêt maladie, la procureure en charge du dossier, Sylvie Dulude, a présenté une requête pour qu’un nouveau juge se saisisse du dossier.
La demande ayant été acceptée, un second procès se tiendra en octobre prochain, a confirmé le palais de justice de Montréal, toujours selon les informations de TVA Nouvelles.
« L’absence du juge Mondor est prolongée d’une fois à l’autre, sans qu’il n’existe d’indication que son retour soit imminent », a notamment expliqué la Couronne dans sa requête.
Un juge accepte d’entendre le témoignage d’une victime d’abus sexuel
La médiatisation d’une histoire d’agressions sexuelles et de pédophilie a réveillé le courage d’une victime : celle-ci, aujourd’hui âgée d’une vingtaine d’année, a choisi de témoigner pour dénoncer ses agresseurs.
« Au départ, monsieur ne voulait vraiment pas témoigner. Il affirmait que ce n’était pas lui, alors qu’il figurait sur les photographies. En matière d’agression sexuelle, c’est difficile de forcer des gens à témoigner, alors nous avons tout de même porté les accusations grâce à l’existence des images, mais sans témoignage des victimes. Toutefois, lorsque monsieur a eu connaissance du dossier via les médias, il a changé d’idée et son processus a évolué. Nous demandons donc à ce que l’enquête soit rouverte afin que nous puissions ajouter ce témoignage à notre preuve », a expliqué la procureure de la Couronne, Me Marie-Christine Savard, selon Le Quotidien.
Le juge en charge de ce dossier, l’honorable Michel Boudreault, a rejeté l’opposition de l’avocat de la défense, Me Nicolas Gagnon.
Il a en effet accepté d’entendre le témoignage de la victime, affirmant qu’il pourrait jeter un éclairage sur les conséquences du crime.
La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, a été abusée sexuellement par sa tante et son conjoint de l’époque, au début des années 2000. Elle était mineure au moment des crimes, toujours selon Le Quotidien.
Doit-inc a couvert cette histoire, en mars dernier.
Agression sexuelle : ce juge prend l’affaire en délibéré
Denis Tanguay-Babineau, 35 ans, devra attendre encore quelques jours avant de connaître sa sentence pour agression sexuelle.
Le juge Marc Ouimette, de la Cour du Québec, après avoir entendu les représentations sur la peine, a en effet décidé de prendre la cause en délibéré, selon Le Citoyen.
Dans le cadre de son plaidoyer, la procureure de la Couronne, Me Tania Bélanger, a insisté sur les conséquences du crime sur la victime, une femme dont l’identité est inconnue.
Me Bélanger réclame une peine de 24 mois de détention à partir du prononcé de la sentence, d’après Le Citoyen.
De son côté, l’avocat de la défense, Me Jean-Francis Bonnette, a notamment insisté, lors de son plaidoyer, sur l’enfance difficile de son client, en plus de minimiser certaines des déclarations de la victime. Il plaide de son côté pour une peine d’emprisonnement de 12 à 14 mois.
Tous retiennent aujourd’hui leur souffle en prévision du prononcé de la sentence.
L’accusé, M Tanguay-Babineau, a d’ailleurs laissé entendre, avant de quitter la salle d'audience, qu’il porterait le verdict en appel.
À suivre...