Propos sur la Jvstice

Sexe, liberté et timidité

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Alain-Robert Nadeau

2009-06-03 09:00:00

Le président Obama signait lundi une déclaration présidentielle marquant la première journée du mois de la fierté gay dans la controverse.
Celle-ci survient moins d’une semaine après la décision de la cour suprême de la Californie qui confirme la constitutionnalité de la prohibition du mariage entre les personnes de même sexe.

Bien qu’il ait pu affirmer qu’il a été le premier président à soumettre le nom d’une personne LGBT- l’acronyme tient pour lesbienne, gays, bisexuel et transgendre – à une confirmation par le Sénat, la déclaration du président Obama faite en marge du mois de la fierté gay a semblé timide à plusieurs observateurs pour deux raisons.

D’abord, il ne semble pas avoir véritablement répudié la politique du « Dont Ask, don’t Tell » adoptée par plusieurs institutions fédérales, dont l’armée qui « libère » des soldats pour la simple raison qu’ils sont homosexuels. Ensuite, il n’a pas appuyé directement le mariage entre les personnes de même sexe.

Or, la semaine dernière, la cour suprême de la Californie confirmait la validité constitutionnelle de la « Proposition 8 », laquelle prohibe, depuis le 5 novembre 2008, le mariage entre les personnes de même sexe en Californie.

Comment expliquer que l’un des États historiquement le plus progressiste des États-Unis en arrive à interdire le mariage entre les personnes de même sexe ? Comment peut-on expliquer que l’État de l’Iowa puisse permettre le mariage entre les personnes de même sexe alors que le « Grand État » de la Californie le prohibe ? À l’instar des mariages interraciaux, qui étaient prohibés dans la plupart des États jusqu’en 1967, il faudra sans doute attendre l’intervention de la cour suprême des États-Unis pour que ne soit finalement confirmé l’égalité de tous les états-uniens.

Paradoxalement, l’ex-vice-président Dick Cheney, qui pourrait difficilement être confondu avec un progressiste, s’est adressé hier au Press Club de Washington pour supporter le mariage entre les personnes de même sexe en affirmant ce qui suit : « J’estime que la liberté signifie la liberté de tous ».

Comment expliquer que le président Obama, l’un des plus progressistes de toute l’histoire des États-Unis, puisse faire preuve d’autant de réserve ? Par timidité sans doute, la timidité du pouvoir, une timidité qui semble convertir les individus les plus progressistes en eunuques.
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4 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Le progressisme n'est pa toujours là ou l'on pense.
    Le Michigan a aboli (à toute fins pratique) la peine de mort en 1846, alors que le Vatican l'a fait en 1969.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Re : Le progressisme n'est pa toujours là ou l'on pense.
    Il n'y a aucune contradiction dans votre exemple. Le Vatican est certainement l'un des États les moins progressistes du monde... tout comme sa religion (Catholicisme) d'ailleurs.

    > Le Michigan a aboli (à toute fins pratique) la peine de mort en 1846, alors que le Vatican l'a fait en 1969.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    correction
    «lesbienne, gays, bisexuel et transgendre»

    Pourquoi seulement mettre au pluriel gay dans cette coordination ?

    C’est «transgenre» en français et «transgendered people» en anglais.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Réponse

    À votre question voici un début de réponse:

    http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2008-2009/chronique.asp?idChronique=81483

    Je ne sais si vous allez rougir de votre question ou de votre réponse?

    Bien à vous Me Nadeau.

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