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Standing ovation pour Juripop!

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Marie Pâris

2013-12-13 15:00:00

Le gala annuel de Juripop a eu lieu ce mercredi; l’occasion pour la clinique de récolter des fonds, et pour son directeur général de passer la main. Droit-inc y était...
Jacques Fournier, juge à la Cour d'appel du Québec
Jacques Fournier, juge à la Cour d'appel du Québec
Une vaste église reconvertie en salle de spectacle, des éclairages colorés, un souper raffiné et près de 300 invités: Juripop avait fait les choses en grand pour son Banquet de la Justice, qui avait lieu ce mercredi soir à Montréal.

Sous le parrainage de Denis Coderre, invité d’honneur, la soirée avait notamment pour but de récolter des fonds pour faire fonctionner la clinique juridique, qui se bat depuis cinq ans pour favoriser l’accès à la justice.

«Juripop est une initiative extraordinaire, a déclaré le maire. Je veux miser sur ces mesures d’équité. Cette clinique, ce n’est pas seulement rendre des services juridiques, c’est améliorer tout le système, et c’est aussi une façon de nous améliorer nous-mêmes.» Un discours grandiloquent, qu’il a conclu d’un «Longue vie à Juripop!».

Au micro lui ont succédé l’honorable Jacques Fournier, juge à la Cour d’appel du Québec, qui nous a raconté une anecdote de ses années de jeune avocat, et le jeune député de Laval-des-Rapides Léo Bureau-Blouin, représentant pour la soirée du ministre Bertrand Saint-Arnaud - et juste sorti de ses examens de fin de session.

Ce dernier se dit plutôt impressionné par Juripop et ses fondateurs: «Ça montre qu’on a une bonne relève au Québec, des gens inspirants, et ça me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir».

«Battez-vous pour Juripop!»

Marc-Antoine Cloutier en compagnie de Denis Coderre et Daniel Paillé.
Marc-Antoine Cloutier en compagnie de Denis Coderre et Daniel Paillé.
Mais le discours qui a vraiment accroché l’assistance, c’est celui, passionné et vivant, de Marc-Antoine Cloutier, fondateur de Juripop. Il a évoqué avec humour les débuts de l’aventure avec ses camarades, et la «bonne dose de folie» qu’il leur avait fallu pour se lancer dans ce défi.

«On était des étudiants en droit insouciants qui ne savaient même pas ce qu’était le Barreau du Québec, des “ti gars” de 19 ans dont le projet naïf ne tenait même pas sur deux pages», a-t-il rappelé, sourire aux lèvres.

Des «ti gars» qui voulaient changer l’image de la justice et se sont lancés dans le mouvement des cliniques juridiques juste naissant au Québec. Aujourd’hui, Juripop compte 4 bureaux, 16 avocats et environ 200 bénévoles dans la province, pour combattre le fait qu’actuellement «trop de gens au Québec n’ont plus confiance en la justice».

Pour son dernier discours de directeur général, M. Cloutier a enchaîné quelques blagues entre deux tirades pleines d’émotion, citant au passage l’exemple de Mandela, et concluant avec un fort «Battez-vous pour Juripop!».

Une puissante standing ovation a suivi la fin de son (long) discours. À la table derrière nous, les avocats sont admiratifs: «Pas mal le jeune… Il parle bien…»

~~#F00:La soirée complète en images!~~


Manuel Hurtubise
Manuel Hurtubise
Me Claude Provencher
Me Claude Provencher
Denis Coderre
Denis Coderre
Gilles Duceppe, Denis Coderre et Marc-Antoine Cloutier
Gilles Duceppe, Denis Coderre et Marc-Antoine Cloutier
Claude Provencher et Léo Bureau-Blouin
Claude Provencher et Léo Bureau-Blouin
Denis Coderre
Denis Coderre
Jacques Fournier
Jacques Fournier
Léo Bureau-Blouin
Léo Bureau-Blouin
Julien David Pelletier
Julien David Pelletier
Marc-Antoine Cloutier
Marc-Antoine Cloutier
Denis Coderre, Daniel Paillé et Marc-Antoine Cloutier
Denis Coderre, Daniel Paillé et Marc-Antoine Cloutier
Jacques Fournier
Jacques Fournier
Gilles Duceppe
Gilles Duceppe
Karolane Thibault et Louise Boyd
Karolane Thibault et Louise Boyd
Les Lost Fingers
Les Lost Fingers
Léo Bureau-Blouin
Léo Bureau-Blouin
La salle
La salle


«Un agent de changement»

M. Cloutier cédait ce mercredi la direction de Juripop à Me Claude Provencher, ex-DG du Barreau du Québec. «Je lui ai dit: “Si tu ne prends pas la job, je ne serais jamais capable de m’en aller”, raconte le jeune homme en riant. Je ne pouvais pas partir sans avoir l’assurance que ça allait continuer; maintenant je suis serein.»

Me Claude Provencher
Me Claude Provencher
Pour sa part, son successeur se dit ravi d’être dans l’aventure: «L’accès à la justice, c’est ma passion, ce à quoi je carbure. On peut faire plein de discours, mais Juripop agit, va sur le terrain, c’est un agent de changement. Je veux rendre contagieuse cette envie de changement, qu’elle soit parmi tous les acteurs du système juridique.»

M. Cloutier laisse «une maison en ordre et une équipe dynamique» - 40 employés -, et se retire juste le temps de passer l’examen du Barreau (il sait maintenant ce que c'est!) et de faire son stage de formation professionnelle. Mais il promet qu’il va revenir...

«Juripop, c’est ma vie depuis cinq ans. J’aime faire ça, j’ai envie de faire ça, et je n’arrêterai pas avant d’avoir au moins cent avocats.» Cette réalisation, c’est pour lui une preuve qu’il faut croire en ses rêves, ne pas se décourager. Et que même quand on est étudiant de première année, on peut partir ce qu’on veut.

Le jeune homme est en outre ravi de la présence du maire, qui «envoie un message fort». Denis Coderre confie pour sa part: «Moi, ma passion c’est la politique, lui c’est le droit, et quand on vit pleinement ses idéaux, on devient rassembleur...»

Inspiré, le maire cite même Jean Drapeau: «”Le succès, c’est 10% d’inspiration et 90% de transpiration”; c’est exactement le cas de Marc-Antoine. C’est important pour moi d’être ici, pour leur envoyer le message de ne pas lâcher, et leur dire qu’ils ne sont pas seuls».

Des cabinets absents

C’est le dynamique Manuel Hurtubise, habitué des galas juridiques, qui animait la soirée. «Les avocats sont une clientèle sympathique; on sent que ce sont des gagnants, qui veulent aller plus loin. Ils sont inspirants...» Le prix Louise Boyd, soulignant l’implication d’un étudiant, a aussi été remis lors de la soirée à Karolane Thibault, avec une bourse de 1 000 dollars.

M. Cloutier, pour sa part, trouve quand même dommage qu’il n’y avait pas plus de cabinets d’avocats représentés ce soir, et rappelle que le Québec est la province où les bureaux donnent le moins à l’aide juridique. Malgré tout, il est content du bilan du banquet.

«Cette soirée, on en a besoin de ça pour vivre, c’est ça qui finance la majeure partie de l’organisation. On espère que l’année prochaine ça va être encore plus gros: on visera 350 participants, pas moins.»

À bon entendeur...
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