Les femmes associées gagnent moins
Jean-francois Parent
2018-04-20 14:30:00
L’enquête par courriel, menée auprès de 1 750 associés avec participation au capital de leur cabinet dans 51 pays, révèle que, à compétence égale, les associées touchent en général 125 000 $US de moins en moyenne que leurs collègues masculins.
Un écart constaté lorsqu’elles sont au sein d’un même cabinet, avec la même expérience et après le même nombre d’années depuis leur nomination comme associée avec participation (equity partners) que leurs vis-à-vis masculins.
Les bonis de rémunération « extrêmes » octroyés plus souvent aux associés font en sorte que la disparité moyenne à l’échelle mondiale est de 27 % en faveur des hommes.
De façon générale, Acritas observe que la médiane—qui exclut les extrêmes—des disparités salariales entre les associés masculins et féminins oeuvrant dans un même cabinet est de 19 % en faveur des hommes.
Tous les domaines de droits ne sont pas égaux...
La PDG d’Acritas Lisa Hart Shepherd se dit catastrophée de constater « une aussi grande iniquité aussi haut dans la pyramide hiérarchique. Les associées qui accèdent à ce niveau devraient en tirer les mêmes avantages salariaux, mais ce n’est pas le cas ».
Il reste que l’enquête a permis d’identifier certains facteurs expliquant l’iniquité salariale.
D’abord, les domaines de pratiques ne rapportent pas tous autant, et Acritas observe que la pratique en droit du travail, où l’on retrouve plusieurs des associées ciblées par le sondage, rapporte beaucoup moins que d’autres domaines.
Un biais persistant
Il y a plus : Acritas remarque également un biais de sélection envers les associées. Ainsi les conseillers juridiques masculins qui font appel à des avocats externes choisissent des hommes deux fois plus souvent que des femmes. Et lorsqu’un associé est choisi par un conseiller juridique, il aura moins tendance à s’adjoindre les services d’une associée pour l’aider.
Sachant qu’une partie de la rémunération tient compte de l’apport de nouveaux mandats au cabinet, le fait que les femmes soient moins souvent choisies par les clients commerciaux pourrait également expliquer pourquoi leur chèque de paie est moins gros.