La parfaite victime : Monic Néron se défend des critiques
Radio -Canada
2021-07-05 11:02:00
Une réaction attendue, mais que critique tout de même Monic Néron. « C’est clair que ce n’est peut-être pas évident à entendre. Moi, ce que je déplore en ce moment, c’est l’incapacité d’introspection du système. (...) Autrement dit, c’est la faute de tout le monde, sauf du système ».
Au cœur de ces critiques, que lance notamment des avocats de la défense, se trouve toutefois la démarche empruntée par les deux journalistes pour en arriver à ce film d’une heure et 28 minutes.
Une démarche qui « induit le public en erreur », selon Me Michel Lebrun, président de l’Association des avocats et avocates de la défense du Québec et avocat qui exerce sa profession à Trois-Rivières.
« Nous, on est des avocats de défense, on représente des accusés, mais notre travail, ça n'a jamais été d’empêcher les victimes de porter plainte, ça n’a jamais été d’empêcher ces personnes-là de se faire entendre », plaide-t-il.
Malgré ces critiques, Monic Néron croit tout de même avoir livré un documentaire réaliste.
« Les gens disent : c’est fidèle à ce qu’on entend, c’est fidèle aux doléances des victimes, des plaignants, des plaignantes qui, soit ont passé à travers le système, soit tentent d’y entrer », affirme la réalisatrice du documentaire La parfaite victime.
Un intervenant qui fait jaser
Les apparitions dans le documentaire de Claude F. Archambault, décrit comme un ex-criminaliste par les deux réalisatrices, ont aussi fait sourciller Me Lebrun.
« On prend les commentaires d’un individu qui n’a pas mis les pieds dans une salle de cour depuis 10 ans. On qualifie cet homme-là d’ex-criminaliste alors que cette personne a été radiée. C’est quelqu’un qui, pour nous, n’a aucune crédibilité », mentionne Me Michel Lebrun.
La réalisatrice réplique, quant à elle, que l’intervention de Claude F. Archambault demeure pertinente.
« C’est un homme qui a défendu des agresseurs sexuels toute sa carrière. Il a un bagage, il a des connaissances liées au système et il a surtout une liberté de parole actuellement parce qu’il ne pratique plus ».
Cependant, Mme Néron convient que la seule présence de M. Archambault n’aurait pas suffi à brosser un portrait juste de la situation. C’est pourquoi, dit-elle, deux autres criminalistes ont offert des entrevues dans le cadre du documentaire.
« Les gens vont être capables de discernement et les gens savent qu’il y a des choses qui clochent présentement. Nous les avons exposées. Maintenant, ça appartient au public d’en juger », conclut-elle.