Procès de Tania Pontbriand : son jeune amant se sentait coupable
Agence Qmi
2012-03-27 15:58:00
Le jeune homme, qui aurait eu environ 300 relations sexuelles avec sa prof entre 2002 et 2004, a notamment décrit en détail les fois où lui et l'accusée avaient failli se faire surprendre les culottes à terre par le mari de son enseignante.
Dans la maison où elle demeurait à Mascouche, Tania Pontbriand avait dû mentir à son conjoint de l'époque pour expliquer comment son soutien-gorge s’était retrouvé sur le divan du salon, et pourquoi un flacon de lubrifiant traînait sur une table de travail, a expliqué le plaignant en souriant.
Un beau jour, le mari trompé a fini par tomber sur sa femme et l'étudiant endormis côte à côte dans un lit. « Il est reparti en trombe. [...] Mme Pontbriand insistait pour qu'on fasse l'amour dans leur lit, dans la chambre des maîtres. Ça me mettait mal à l'aise. Je me sentais coupable », a relaté la victime présumée devant le juge Valmont Beaulieu.
C'est aussi parce qu'il se sentait coupable qu'il a dénoncé son ancienne « maîtresse » aux policiers en 2007, trois ans après avoir mis fin à leur relation secrète.
Une rupture qui l'a laissé « confus, honteux, dépressif et anxieux ». L'étudiant, qui est maintenant à l'université, a soutenu que la prof avait cherché à l'isoler de sa famille et de ses amis pendant leur liaison, alors qu’il n'avait pas l'âge légal pour consentir à avoir des relations sexuelles avec une personne en autorité de par sa fonction.
« Ma mère trouvait cette relation inappropriée et elle s'était plainte à l'école (secondaire anglophone de Rosemère). J'ai dû la faire passer pour une folle et dire qu'elle était alcoolique, ce qui était complètement faux », a-t-il expliqué en réponse aux questions de Me Caroline Lafleur, procureure de la poursuite.
Procès retardé
À partir de jeudi après-midi, c'est la défense qui contre-interrogera la victime présumée, un exercice qui devrait prendre au moins deux jours selon les avocates de Tania Pontbriand.
Ce procès avait débuté le 2 septembre, mais après une journée d'audition, le juge François Beaudoin avait été contraint de se retirer pour des raisons familiales.
La défense avait également tenté d'obtenir l'arrêt des procédures, en plaidant vainement que le délai de 52 mois entre l'arrestation de l'accusée et le début du procès était déraisonnable. Un délai qui s'explique en partie par des analyses d'ADN incriminantes pour l'accusée, sur un sac de couchage dans lequel ils ont eu des rapports sexuels alors qu'ils étaient en camping.