Bellemare: Charest ne s'intéressait pas à la justice
La Presse Canadienne
2010-08-31 14:45:00
"La justice, ça ne l'intéressait pas, a dit l'ancien ministre de la Justice. Ce n'était pas des dossiers politiques aussi importants que la F1. Il avait parlé au conseil des ministres de la F1", s'est-il souvenu.
M. Bellemare allègue que M. Charest lui a intimé l'ordre en 2003 et 2004 de confirmer la nomination de trois juges, tous parainés par le collecteur de fonds libéral Franco Fava.
En matinée, l'avocate du gouvernement du Québec, Me Suzanne Côté, a tenté de faire admettre à l'ancien ministre qu'il n'avait pas hésité à mettre ses principes de côté pour assouvir ses ambitions personnelles.
Dans sa déposition, la semaine dernière, M. Bellemare avait raconté avoir songé à démissionner pour des questions de principes, le 2 septembre 2003, après s'être fait supposément ordonner par M. Charest d'obéir aux exigences de l'argentier Fava.
M. Bellemare a dit avoir choisi de rester en poste parce qu'il espérait voir se concrétiser les réformes de la justice administratives, de l'indemnisation des victimes d'actes criminels et des accidentés de la route.
Il a finalement remis sa démission sept mois plus tard, le 27 avril 2004, lorsqu'il lui est apparu clair que ses projets de réforme demeureraient sur les tablettes.
"Est-ce que vous réalisez que vous étiez en train de troquer vos responsabilités de ministre de la Justice et procureur général pour mener à terme votre agenda politique?", lui a demandé Me Côté.
Lundi, l'avocate du gouvernement du Québec s'était une première fois attaquée à l'image que M. Bellemare aime projeter de lui-même: celle d'un politicien libre-penseur, au-dessus des mêlées partisanes.
Elle a rappelé un incident qui a fait grand bruit en 2003 au ministère de la Justice, soit l'éviction de Pierre Legendre, frère du député péquiste Richard Legendre.
A son arrivée en fonction en 2003, l'ex-ministre de la Justice trouvait inappropriée, sinon insupportable, la présence du frère d'un adversaire politique dans l'entourage du ministère.
Pierre Legendre occupait le poste de directeur du bureau du sous-ministre. Il a fini par être muté à d'autres fonctions.
Schloups
il y a 14 ansBen là... Le droit, je veux bien mais, quand même... On parle de F1 là! Les chars, les pitounes pis tout!
Paulette Giroux
il y a 14 ansMarc Bellemare témoigne que, le 23 juin 2004, il aurait dit à Jean Charest qu’il serait temps qu’il téléphone au juge Guy Gagnon, pour le féliciter. Le juge Gagnon avait été nommé au poste de juge en chef depuis l’automne précédent.
Il y a certainement eu un changement radical depuis…
Il faudrait peut-être suggérer à l’avocate Suzanne Côté (qui, en principe, représente le gouvernement) d’interroger Jean Charest pour savoir à quelle date il a téléphoné au juge Gagnon pour le féliciter.
Et, pour aider l’avocate Côté dans sa recherche de la vérité, si effectivement le Premier ministre a téléphoné au juge Gagnon des mois après sa nomination, il faudrait également lui suggérer de demander à M. Charest: qu’est-ce qui faisait la différence, pour lui, en sa qualité de Premier ministre, entre le juge Gagnon et le juge Leblond à qui il s’est empressé de téléphoner pour lui annoncer, lui-même, sa nomination à la magistrature? (C’était Jacques P. Dupuis qui était Ministre de la justice)
Le gouvernement, que l’avocate Côté représente, en principe, est au courant de ce fait puisqu’il en a été fait mention à l’Assemblée nationale.
Voir un extrait du journal La Tribune (Sherbrooke), du 15 janvier 2005, ainsi qu’un extrait du journal des débats, à l’Assemblée nationale, du 15 mars 2005.
http://justice-qc.com/claude_leblond.htm
Voir également l’article (La Tribune – Sherbrooke – 16 mars 2005) dont le lien a été mis sur Facebook, par Hermil Lebel, un membre du groupe «Supportons Me Marc Bellemare» :
http://www.garscontent.com/2010/Quart%202/04%20Avril/25/Annonce.pdf