Stage 2012: les cabinets magasinent à l'UQAM

Céline Gobert
2012-01-18 15:00:00

D’un côté, les candidats arborent le costume ou tailleur de circonstance pour faire d’emblée bonne impression, de l’autre les recruteurs tentent de capter l’attention à coups de brochures et de grands sourires.
Les journées carrières ouvrent les festivités à venir : entrevues, cocktails, offres de stages. Un parcours du combattant qui ne couronnera que les meilleurs.
Parmi les favoris, le stand de McCarthy Tétrault semble attirer de nombreux étudiants en droit.
« Je suis venu exclusivement pour eux », confie Simon Deslauriers, 21 ans, vêtements chics pour l’occasion. « Ils ont le monopole en responsabilité médicale », explique-t-il, convaincu que ce qui fera la différence au final entre chacun des candidats est la connaissance qu’ils démontreront des affaires du cabinet et du domaine visé.
Pour Me Antoine Brylowski, sociétaire au sein du groupe de litige au bureau de Montréal de McCarthy Tétrault, tout est affaire de réciprocité.
« Il faut que cela « fit » entre l’étudiant et le cabinet », dit-il.
« Dans l’idéal, celui qui me rappelle c’est le cabinet qui aura su voir qui je suis vraiment, qui s’intéresse à moi comme personne », déclare Michelle Langlois, 26 ans, en 3ème année de droit à l’UQAM.

Oui, ce sont des personnes comme vous et moi. Et pas des monstres inaccessibles.
« Nous sommes une famille », assure Me Natacha Calixte, venue représenter le cabinet Robinson Sheppard Shapiro, qui recrute 3 à 4 stagiaires par année. Aux côtés de Jean-François Bisson-Ross, elle recherche avant tout des étudiants atypiques qui feront preuve de débrouillardise.
« On cherche une personnalité exceptionnelle, des gens qui possèdent un parcours particulier, qui sauront prendre des initiatives et aller de l’avant », dit Me Calixte. Quelqu’un de passif, qui va attendre sagement les mandats, ne les intéresse pas. Pour les séduire, il faut être proactif, avoir des projets. Avec un esprit d'entrepreneuriat, confie-t-elle.
« Toutefois, ils ne sont pas lancés à la dérive, explique Jean-François Bisson-Ross. Un véritable suivi s’opère. »
Ce qu’ils attendent avant tout ? Des valeurs partagées.

« Il faut qu’ils comprennent le marché, notre marché, déclare Valérie Dufour, Directrice du Développement Professionnel chez BLG. Au-delà d’être excellent en droit, ils doivent partager notre volonté de servir le client, avec le même empressement que nous. Le sens du leadership est primordial. »
Surtout qu’il n’est pas question pour ces étudiants de se tourner les pouces une fois embauchés. « Immédiatement, on leur confie des dossiers d’envergure, de grandes responsabilités », explique Me Healey de McMillan.
« Ils se retrouvent directement en contact avec les clients », dit Me Calixte de RSS.
Et après ?
« On va les garder ! J’ai fait mon stage ici et cela fait 5 ans maintenant que je suis là », assure Me Stéphanie Hamelin du cabinet McMillan.

« Sur 10 stagiaires, on en garde 7 environ, un pourcentage qui varie entre 65 et 70% », déclare Valérie Dufour de BLG.
Quant aux étudiants, ils se révèlent heureux de l’expérience qu’offrent ces journées carrières.
« Il y a beaucoup d’opportunités ici, on nous offre beaucoup de choses dans différents domaines. Que l’on aime ou pas les grands cabinets, l’expérience est pertinente », déclare Sarah Tricoche, 25 ans, en 3ème année à l’UQAM.
Et, pour faire mentir ceux qui affirment que les grands avocats de demain ne se trouvent pas à l’UQAM, écoutez en vidéo les témoignages de deux étudiantes ultra motivées…