Les dix lois de la gestion de projet
Jean-Francois Parent
2019-07-30 14:15:00
Voici les vérités essentielles de la gestion de projet, telles qu’évoquées par le spécialiste du développement des cabinets Steven B. Levy, ex-chef de l’information aux Affaires juridiques de Microsoft.
Devenu consultant spécialisé dans l’intégration technologique des cabinets, il blogue et publie des bouquins sur la rentabilité des pratiques juridiques.
1-D’abord l’efficacité
L’efficience, c’est de faire les bonnes choses. Mais l’efficacité, c’est de faire les choses correctement. L’efficience permet d’améliorer les processus, mais pour cela il faut des tâches répétitives. Ce qui est plutôt rare lorsqu’un avocat attaque un nouveau dossier avec un nouveau client. D’où l’importance de l’efficacité de la pratique : mettre l’accent—et les heures—sur les tâches qui requièrent un savoir de haut niveau, comme la préparation d’un client à son témoignage.
2-Le mieux est l’ennemi du bien
Tant de choses à faire, si peu de temps… et un budget limité. D’où l’importance pour les avocats de ne pas toujours viser la perfection, qui coûtera davantage au client. Un bon gestionnaire saura ce qui nécessite la perfection, et ce qui n’apportera rien de plus au client.
3-Ne pas s’embourber davantage
Il arrive à tout le monde de s’acharner sur quelque chose, de crainte d’y perdre l’investissement initial. Erreur. Cela risque de vous coûter plus cher, puisque vous continuez à engloutir de l’argent, minant le rendement de l’investissement. C’est ce que les économistes appellent la Sunk-Cost Fallacy, où l’illusion que d’arrêter les frais coûtera plus cher en fin de compte.
4-Pas de microgestion
Si un membre de l’équipe doit faire approuver tout et son contraire, rien n’avancera bien vite. Si les objectifs du projet, le problème qu’il faut régler pour le client et la vision d’ensemble sont clairement établis, il est facile de prendre de l’initiative lorsque survient le besoin d’adoucir les angles.
5-Le client ne sait pas quel est son problème réel
Bien souvent, le réel problème est davantage un enjeu commercial que juridique. Comme avocat, il faut voir plus loin que le droit. Une institution financière qui règle rapidement les problèmes qu’une situation cause à ses clients, plutôt que de se réfugier derrière les arguties juridiques, en est un bon exemple. L’institution gagnerait peut-être son litige, mais risquerait de perdre des clients.
6-Mesurer ce qui est rentable
On se heurte ici au problème des heures facturables comme seul vecteur de performance. Rarement est-ce un indicateur du travail accompli. Pourquoi ne pas mesurer la satisfaction des clients plutôt ? Plus ils sont satisfaits, plus ils apportent du travail et des références, et plus les heures augmentent…
7-La constante, c’est le changement
Il convient donc de s’y préparer. Et comme le disent les militaires, aucun plan de bataille ne survit au contact avec l’ennemi.
8-La vedette, c’est le client
C’est lui qui tient le premier rôle dans la production pour laquelle il embauche un avocat. Ce dernier est le metteur en scène, guidant son client et l’aidant à naviguer les méandres juridiques.
9-Les mauvaises nouvelles vieillissent mal
Au contraire du bon vin, plus une mauvaise nouvelle prend de l’âge, moins elle sera facile à accepter.
10-Se remettre en question
La vérité fait mal, mais se bercer d’illusions est fatal. D’où l’importance de regarder les choses en face et de jeter un regard sincère sur la façon dont les choses évoluent. Un gestionnaire ou une équipe peuvent s’améliorer, même en cours de route. Mais refuser l’introspection empêche de corriger le tir.