Les ficelles du métier
Céline Gobert
2011-08-16 14:15:00
1. La connaissance approfondie des règles juridiques et des pratiques des entreprises
Avant toute chose, un bon avocat connaît la loi. Plus vous connaîtrez la loi, plus vous pourrez construire intelligemment votre défense, explique-t-il sur Financial Post.
Un peu comme dans cette affaire qu’il a initiée, où la Juge Lowe de la Cour Supérieure de l’Ontario a invalidé la clause de résiliation du contrat d’un employé de l’entreprise Wunderman, qui n’avait pas offert d’avantages en plus d’une indemnité de départ.
Parce que vous serez capable de trouver le petit détail qui change tout (l’Employment Standards Act dans le cas présent), vous aurez une longueur d’avance sur l’adversaire.
Avant toute chose, vous devez convaincre le juge. Et pour cela, mieux vaut avoir un solide bagage de connaissances derrière.
2. Le don d’entendre les non-dits
Est-ce que le cas sert vraiment l’entreprise ? Autrement dit, n’a-t-elle pas plus à perdre qu’à gagner dans l’affaire ?
Si votre client est un employé, vous pouvez vous questionner ainsi : dans quelles mesures le Directeur de l’entreprise ne veut pas de mauvaise publicité ? Jusqu’à quel point l’affaire pourrait entacher ses relations avec les clients ou la capitalisation boursière ?
Si votre client est un employeur, demandez-vous si l’employé a vraiment intérêt à ce que cette affaire laisse des traces. A l’heure où Google est roi et où les jugements sont des documents publics, l’affaire pourrait bien venir obscurcir son avenir professionnel.
Parce que vous aurez saisi la psychologie de chacun et compris les faiblesses de l’adversaire, vous saurez placer l’intérêt de votre client au centre de votre plaidoirie.
Il vous faut aller au-delà des apparences, même si le cas a l’air absolument désespéré. En creusant les faits, vous trouverez les failles. Et au bon moment, vous saisirez au vol les opportunités.
3. Le talent de comprendre le client
Les clients sont souvent très pressés de régler au plus vite l’affaire. Un bon avocat est émotionnellement détaché des angoisses et visions subjectives du client.
Sachez l’influencer quand il le faut. En d’autres mots : gardez le contrôle. Oui, c’est lui qui paie. Mais VOUS êtes le professionnel ; voilà pourquoi il ne se représente pas tout seul...
Une fois le client rassuré sur vos habilités à servir au mieux son intérêt, entrez en phase de préparation. Entraînez-vous avec lui au contre-interrogatoire afin d’éviter toute mauvaise surprise par la suite.
Parce que votre client saura à quoi s’attendre, il sera en mesure de se défendre correctement. Votre travail à ce stade ? Apaiser ses peurs, masquer sa vulnérabilité.
Enfin, rappelez-vous qu’aucun client n’est disproportionnés par rapport au résultat obtenu. Ils calculent au regard de la finalité et non pas en fonction du nombre d’heures que vous avez passées à préparer l’affaire !
Dépensez donc votre énergie en conséquence.