Qui écoute vos conversations d’avocat?
Florence Tison
2020-03-04 14:15:00
Les avocats se livrent parfois à des discussions sensibles sans penser au risque lié à la confidentialité de leurs clients et au secret professionnel, et ce en pensant même être plus efficace.
Dentons identifie quatre lieux publics à risque, et donne quelques trucs pour garder un maximum de sécurité à ces endroits si vous n’avez pas le choix d’y travailler ou d’y discuter travail.
L’ascenseur
Pour la plupart des avocats, chaque journée implique deux séjours dans un ascenseur : un vers le haut, et un vers le bas. Il n’est pas difficile d’imaginer une conversation au sujet d’un cas avec un collègue lors du trajet. L’arrêtez-vous lorsqu’un tiers pénètre dans l’ascenseur?
Bien des avocats pourraient simplement croire que l’inconnu n’a aucun intérêt en leur conversation, mais ça présente un risque, surtout en songeant que la communauté juridique peut être assez petite.
Des avocats peuvent même penser qu’en parlant en code, sans identifier de gens ou de lieux, il pourront maintenir une certaine confidentialité. Il vaudrait mieux ne pas avoir ces discussions en public au départ.
En covoiturage ou en taxi
Les entreprises de covoiturage et de taxi posent un problème particulier pour le cabinet, puisque certaines peuvent enregistrer de façon audio ou vidéo ce qu’il se passe à l'intérieur de l’habitacle, et ce, pour protéger autant le client que le conducteur.
Qu’en est-il de ces situations où les avocats abordent un cas avec un collègue en taxi ou en Uber, s’interroge Dentons? Les avocats opposés peuvent ils réclamer en subpoena un enregistrement? Un conducteur pourrait-il s’adresser aux médias?
De même, un avocat peut pour gagner du temps tenir une conversation téléphonique dans une voiture où il n’est pas seul. Ces discussion ont techniquement lieu en présence d’un tiers non autorisé à y assister. Si elles sont nécessaires, qu’elles ne soient au moins pas conduites avec le haut parleur, conseille Dentons : ça minimise le risque. Utilisez plutôt des écouteurs, et demandez au conducteur de monter le volume de la radio au besoin.
À la Cour
Tout le monde semble tellement occupé au tribunal que les avocats peuvent ressentir une fausse sécurité à discuter de points confidentiels en public. Il faut dire que lorsqu’une urgence se présente, l’avocat n’a souvent pas d’autre choix que de la gérer là où il se trouve.
Même en jetant un oeil autour pour s’assurer que personne n’écoute pendant qu’on discute stratégie, on peut facilement être entendu par un autre avocat. Peu importe qu’il soit sur la même cause ou pas : il peut connaître le parti adverse.
De telles situations surviennent plus souvent qu’on ne le croit, et même à des avocats émérites. Il est même arrivé que des journalistes entendent une conversation confidentielle sur des cas très médiatisés. Les avocats en parlaient librement en dînant.
En avion
Alors que la pratique du droit devient de plus en plus internationale, le vol entre dans la routine de bien des avocats. Pour maximiser leur temps dans le ciel, certains se plongent dans le travail. Attention toutefois aux voisins de siège!
Pour parer à toute éventualité, Dentons conseille de se munir d’une pellicule de confidentialité qui s’applique sur la plupart des écrans d’ordinateur portable, et qui n’est pas bien onéreuse. Cette pellicule vous permet d’avoir une vue claire sur votre écran, mais pas si vous le regardez d’un angle. Mieux vaut aussi utiliser un réseau privé virtuel VPN.