Qu’ont les avocates chinoises de plus que vous ?
Céline Gobert
2012-07-05 13:15:00
Pour comparaison : aux États-Unis, apprend-t-on sur The American Lawyer, les femmes ne représentent qu’un tiers des avocats, et seulement 19% sont associées.
De quoi faire réfléchir.
En effet, la liste de ces femmes leaders est impressionnante.
De Chun Wei, directrice des bureaux hongkongais Sullivan & Cromwell à Jeanette Chan de Paul, Weiss, Rifkind, Wharton & Garrison, en passant par Teresa Ko, Elaine Lo, Poh Lee Tan ou Akiko Mikumo - toutes à la tête de grand cabinets chinois - les femmes dominent la profession juridique.
Forcément, on est en droit de se demander : comment une telle société patriarcale a pu générer autant de succès féminin ?
1. Elles n’ont aucun scrupule
Ce succès serait imputable à la politique de « l’enfant-unique » menée par le gouvernement communiste chinois.
Lorsqu’ils ont des filles, les parents ambitieux se montreraient plus enclins à les pousser vers les sommets.
En conséquence, il y aurait très peu de discrimination dans le milieu professionnel, et les femmes auraient cette possibilité non négligeable de se hisser à des postes de direction… sans difficulté majeure.
Aussi, le succès des femmes hongkongaises se feraient également sur le dos d’autres femmes.
Là, où en Amérique du Nord, l’une des difficultés majeures rencontrée sur le chemin professionnel d’une femme est la garde de ses enfants, les avocates chinoises ne rencontrent pas ce problème.
En effet, des armées bon marché de travailleuses en provenance des Philippines ou de l’Indonésie se chargent de faire la cuisine, le ménage, promener le chien ou s’occuper des enfants.
Pratique.
C’est simple : outre-Atlantique, on stigmate les femmes qui se font aider à la maison. En Chine, comme tout le monde a été élevé par une nourrice, personne ne voit le problème.
Le concept « conciliation travail-famille » ? Elles ne savent même pas ce que cela veut dire !
2. Elles sont ouvertement ambitieuses
Autant que les hommes.
D’ailleurs, elles ne voient même pas pourquoi elles seraient moins rémunérées que ces derniers.
83% d’entre elles déclarent que le fait qu’elles soient des femmes n’a aucune incidence sur leur salaire.
Dans les cabinets chinois, la rémunération est transparente. Elles peuvent évoquer leur salaire sans tabou, et chacun sait ce que le voisin gagne.
Enfin, elles se montrent davantage douées sur le plan du réseautage et ne manquent aucune occasion de se faire des contacts, même au sein de leur cercle amical.
Les avocates chinoises n’hésitent pas à chercher un intérêt dans chacune de leurs relations là où les avocates canadiennes et américaines se montrent plus ambivalentes à ce sujet.
3. Elles n’ont besoin de personne
Un mentor ? Elles vous riraient au nez ! L’avocate chinoise est impitoyable, et n’a besoin de personne pour réussir.
En anglais, on appelle cela la mentalité « eat-what-you-kill ». En d’autres termes : la fin justifie les moyens et tout est bon pour atteindre ses ambitions professionnelles.
Cet esprit compétitif serait, par ailleurs, entretenu dès le plus jeune âge. En Chine, on apprend aux futur(e)s avocat(e)s l’âpreté de l’existence.
« La majeure partie de mon temps est dédiée à mon travail, declare Julie Gao, associée chez Skadden dans The Asian Lawyer, et j’aime ce que je fais. Je ne me vois pas une seule seconde femme au foyer. Jusqu’ici, personne ne s’en est plaint à la maison, et tant que ce sera le cas, ma vie va continuer ainsi. »
Cela a le mérite d’être clair.