Conjuguer gros dossiers et flexibilité
Agnès Rossignol
2015-02-17 15:00:00
En septembre dernier, celle qui dispose de plus de 20 ans d’expérience a pris les rênes du groupe de droit des affaires composé d'une douzaine d'avocats - succédant à Me Lucien Godbout - où elle pilote des dossiers d’envergure à faire rougir d’envie certains de ces confrères exerçant au sein de bureaux nationaux.
Droit-inc : Vous avez pratiqué dans plusieurs bureaux de différentes tailles. Pourquoi avoir choisi de vous joindre à LKD ?
Me Lily Germain : Au cours de mon parcours, j'ai saisi les occasions qui se présentaient, guidée par des choix personnels et des rencontres. Le cabinet m'offrait une certaine flexibilité tout en étant exposée à des dossiers très intéressants.
Je connaissais plusieurs avocats chez LKD qui m'ont approchée ; les discussions ont été dynamiques et m'ont donné envie de me greffer à cette équipe de grands juristes en tant qu'associée. J'étais peut-être à cette époque de ma vie rendue là.
Parlez nous un peu de votre pratique. Dans quels domaines intervenez-vous ?
Au fil des années, j'ai développé une expertise en matière de négociation et de rédaction de conventions d’achat, de vente d’entreprises ainsi qu’en capital de risque et valeurs mobilières. Je travaille en collaboration aussi avec les avocats de litige qui peuvent avoir une question sur une clause d'un contrat ou qui requièrent un changement dans la rédaction d'un acte à la suite d'un litige entre actionnaires.
J'interviens dans une moindre mesure en droit de l'emploi pour une clientèle d'employeurs essentiellement en matière de contrat d'emploi, de régime de bonification et d’options d’achat d’actions et sur toutes les questions relatives à l'emploi soulevées lors de transactions transfrontalières.
J'accompagne aussi bien des PME que de grandes entreprises privées et publiques, nationales et internationales, de secteurs très différents. La dernière année, j'ai touché au domaine minier mais cela peut être aussi les secteurs pharmaceutique, manufacturier et de la restauration.
J'aime la diversité de la pratique, les transactions peuvent varier d’un million à un milliard de dollars. Un projet de financement d'une PME peut aboutir à faire du conseil stratégique. C'est enrichissant. L'aspect constructif et moins conflictuel de la matière me correspond bien.
Quels sont les défis que vous rencontrez ?
Le métier implique d'être constamment en « mode solution ». Il faut tout faire pour y arriver et savoir gérer le stress. Dans un dossier, je suis allée moi-même faire signer des documents à des hauts dirigeants en plein milieu d'un lunch avant qu'ils ne repartent à l'étranger.
Il ne faut pas avoir peur de travailler dur. Dans une autre transaction impliquant notre client québécois - le vendeur- et une grande institution basée à New York - l'acheteur-, nous avions le « lead » dans la documentation juridique. Nous avons travaillé à un rythme effréné ; ce qui a été éprouvant physiquement. Il fallait répondre aux préoccupations de la dizaine d'intervenants. C'est aussi ma force de savoir répondre à de telles exigences.
Et comme chef du groupe de droit des affaires ?
Depuis ma nomination, bien que je reste impliquée dans tous nos dossiers, la partie gestion est plus importante en termes d'élaboration de stratégie et de plans d'action pour nos projets en équipe. Je dois m'assurer de maintenir une collaboration entre les avocats pour que nous puissions continuer de fonctionner en équipe, et qu'il y ait toujours des synergies entre nous.
Quelles sont les qualités pour être un bon juriste en droit transactionnel ?
Il est essentiel de se tenir à jour des décisions importantes qui ont un impact dans nos rédactions au quotidien pour prendre en considération ces évolutions. La pratique a aussi changé avec les moyens de communication plus développés; les clients s'attendent à ce que l'on soit présents, encore davantage qu'auparavant.
Il est aussi important de bien saisir les besoins d'affaires des clients. Il faut se déplacer à leur bureau pour comprendre leurs activités, et répondre à leurs questions afin de mieux les soutenir dans leurs projets commerciaux. Par exemple, il m'est arrivée à plusieurs reprises pour un gros dossier de me rendre en hélicoptère dans le nord du Québec pour aller voir les gens sur le terrain à -59C. J'ai troqué mes hauts talons Louboutin contre des bottes et un casque. Cela ne s'applique pas bien sûr à tous les dossiers, c'est en fonction des besoins du client et du contexte.
Par ailleurs pour faire face aux défis que représente la pratique privée, il ne faut pas hésiter à aller rencontrer d'autres professionnels du droit et gens d'affaires qui peuvent être de très bon conseil, via du coaching ou du mentorat.
LKD s'affiche comme une boutique de litige, l'objectif est-il de développer davantage une pratique transactionnelle ?
Notre objectif est avant tout de s'assurer que nos clients reçoivent un service de première qualité par des juristes compétents et rigoureux, et que nous pouvons leur proposer une offre de service globale, c'est-à-dire de toujours pouvoir répondre à leurs besoins. Grossir pour grossir n'a jamais été dans nos plans.
LKD est un cabinet à dimension humaine où règne un extrême respect. Cela me correspond et se reflète dans la gestion quotidienne du cabinet, j'y tiens. Nous cherchons aussi à nous assurer d'avoir une certaine flexibilité au niveau des honoraires afin de répondre au mieux aux besoins des clients, tout en s'assurant que tout le monde y trouve son compte.