35 ans de carrière pour cette avocate!
Marie-Ève Buisson
2023-05-01 14:15:00
« Il y a 35 ans, jour pour jour, j'étais assermentée comme membre du Barreau du Québec. Je poursuis aujourd'hui l'objectif que je m'étais fixé à l'époque et qui m'anime toujours: défendre les droits de toutes et de tous, mais particulièrement de celles et de ceux qui peinent à les faire reconnaître. Je le fais dans mon enseignement, dans ma recherche et à travers mes interventions sur la place publique », mentionne-t-elle.
Martine Valois a débuté sa carrière d’avocate chez McCarthy Tétrault. Après trois ans et demi passés au bureau de Montréal, celle-ci s’est vite rendu compte que la vie en cabinet n’était pas faite pour elle.
« Je n’aimais pas le fait de ne pas avoir le choix des causes et des dossiers sur lesquels je travaillais. Je trouvais que je devais dépenser beaucoup d’énergie pour défendre des positions juridiques qui me faisaient sentir inconfortables. J’ai donc quitté le cabinet pour poursuivre des études supérieures à l’étranger », dit-elle.
Avec la soif d’apprendre, la jeune avocate est partie compléter une maîtrise en droit à la Harvard Law School. « Je me rendais compte que la pratique du droit n’était pas suffisante pour satisfaire ma curiosité et mon désir d’en apprendre plus sur le droit. Je voulais faire des études supérieures », explique-t-elle.
Après son passage chez McCarthy, Me Valois a travaillé pendant plus de 18 ans pour le Ministère de la Justice du Canada en tant que juriste experte.
« Un des moments les plus marquants dans cet emploi est lorsque j'ai travaillé sur des dossiers de révocation de citoyenneté pour des gens qui avaient collaboré avec des nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Lorsque j’ai terminé de travailler sur ces dossiers, je trouvais qu’il me manquait un défi. Et ce défi était de faire un doctorat », raconte-t-elle.
C’est avec un emploi à temps plein et deux enfants que Martine Valois a débuté un doctorat en droit à l’Université de Montréal.
« Plusieurs personnes croyaient que je n’allais pas réussir à compléter mon doctorat, mais moi, j'en étais certaine. Ça m’a pris environ neuf ans pour le terminer et ça en valait la peine. Ma thèse a été publiée, mon livre a gagné le prix Walter-Owen et je continue de faire de la recherche aujourd’hui sur l’indépendance judiciaire et l’indépendance décisionnelle », ajoute-t-elle.
Un an après avoir remis son doctorat, l’avocate est devenue professeure à l’Université de Montréal. « Avec cet emploi, je nourris ma soif de connaissances et ce désir de liberté. La beauté de ce travail, c'est qu’on est toujours dans une situation d’apprentissage », détaille-t-elle.
Me Valois garde tout de même son titre d’avocate pour continuer à donner des conseils dans les dossiers où elle croit à la cause qui est défendue,
En lui demandant ce dont elle est le plus fière, celle-ci répond sans hésitation: « D’avoir réussi à faire une thèse de doctorat et qu’elle a été publiée. Je suis aussi très fière d’avoir été nommée avocate émérite en 2017 ».
Elle ajoute: « Je suis aussi fière d’avoir pris le temps qu’il me fallait pour compléter mon doctorat. J’aime lorsque les choses sont bien faites, peu importe le temps que ça peut prendre. Je n’aime pas être bousculée et j’aime ma liberté ».