Action collective contre SuperTravel
Didier Bert
2023-06-07 10:15:00
La Cour supérieure du Québec va étudier une demande d’autorisation d’action collective déposée contre la plateforme de réservation SuperTravel.
Le demandeur, dont le seul prénom de Jérémie figure dans la demande d’action collective, demande à être désigné représentant des membres du groupe constitué de « tous les consommateurs au Canada qui ont fait une réservation en utilisant l'application mobile SuperTravel ou le site Web www.super.com, et dont la réservation a été unilatéralement annulée par SuperTravel par la suite, ou tout autre groupe à déterminer par la suite. »
Le 18 mai 2023, le demandeur réserve dix nuits au Grand Beach Hotel Surfside à Surfside, en Floride, en utilisant l’application mobile Super. Il débourse 2 085,95 S, taxes comprises, pour ce séjour. Le même jour, Super débite la carte de crédit du demandeur de ce montant.
Mais le lendemain, SuperTravel annule unilatéralement la réservation de Jérémie. Par courriel, le vendeur admet avoir commis « une erreur technique ». Quatre jours plus tard, le demandeur est intégralement remboursé.
Or, le demandeur s’appuie sur l’article 54.1 de la Loi sur la protection du consommateur (LPC), qui stipule que « le commerçant est réputé faire une offre de conclure le contrat dès lors que sa proposition comporte tous les éléments essentiels du contrat envisagé, qu’il y ait ou non indication de sa volonté d’être lié en cas d’acceptation et même en présence d’une indication contraire. »
La demande d’autorisation d’action collective a été déposée par Me Joey Zukran, de LPC Avocat, qui avait été chargé par son client de contacter SuperTravel afin de demander au vendeur d’honorer son contrat. « Super a complètement ignoré cette demande, qui aurait sinon évité cette action collective », précise le document.
En date du 28 mai 2023, le même séjour de dix nuits dans le même hôtel était annoncé au prix de 14 668,56 $. Le demandeur a donc perdu une valeur de 12 582,61 $, soit la différence entre le prix annoncé et le prix auquel il avait obtenu sa réservation dix jours plus tôt.
Le procédé par lequel Super vend des séjours et débite les cartes de crédit des membres du groupe est inexcusable pour une entreprise qui revendique un revenu annuel d’un milliard de dollars, pointe la demande d’action collective.
Le demandeur réclame donc à la Cour supérieure que Super paie à chaque membre du groupe des dommages-intérêts compensatoires correspondant à la valeur perdue, soit 12 582,61 $ dans son cas, ainsi que des dommages punitifs de 500 $.