Des accusés francophones lésés ?

Céline Gobert
2015-08-07 13:15:00

Dans une affaire d’entrée par effraction et de vol de voiture, l’accusé Ali Richardson a demandé à ce que les procédures se déroulent en français. L’avocate Margaret Gallagher, a expliqué au juge Cloutier qu’aucun de ses trois collègues bilingues n’étaient disponibles, deux d’entre eux étant à l’extérieur de la ville et le troisième étant injoignable, d’après le compte rendu du quotidien anglophone de Saint-Jean et selon des informations rapportées par Acadie Nouvelle.
Un problème récurrent ?
Le problème, selon Me Jean-Yves Bernard du cabinet BLR Law à Rothesay, est qu'il est très difficile de recruter des avocats qui acceptent de travailler comme conseillers juridiques. « Les avocats en clinique privée n'ont pas toujours tendance à s'en aller pour faire de l'aide juridique à contrat par exemple, étant donné que les honoraires sont moindres », souligne Me Bernard.
Pour le juge Cloutier, il semble exister un système de justice à deux vitesses. « Si un francophone arrive ici et se sent plus à l’aise de comparaître en français, il n’aura pas la chance de parler à un avocat en personne ». Selon lui, l’incident révèle un « problème systématique récurrent à Saint-Jean ».
Le ministère de la Justice a pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un cas « isolé ».
L’accès à la justice en français est de toute façon un problème dans plus d’une région de la province, selon l’Association des juristes d’expression français du Nouveau-Brunswick. « Selon les plaintes que nous avons reçues de nos membres, parfois le problème c’est la magistrature, parfois c’est l’aide juridique, parfois c’est le service de traduction », a souligné à Acadie Nouvelle la présidente de l’association, l’avocate Mélanie Tremblay, le mois dernier.
DSG
il y a 9 ansIt's only been 40 years since the enactment of the Official Languages Act. We're still in a transition period. People of this country will eventually have access to services in both official languages, maybe even in my lifetime.