En prison pour avoir « dansé et chanté » le matin de sa fête
Radio -Canada
2020-06-30 12:00:00
Gérard Morin a déridé la salle d'audience lorsqu'il a plaidé coupable la semaine dernière à une accusation d'avoir fait du tapage sur le trottoir, devant sa résidence du quartier Saint-Sauveur.
De sa cellule du centre de détention de Québec, où il était incarcéré depuis 6 jours, M. Morin a interrompu le juge René de la Sablonnière qui lui lisait l'accusation.
Le juge a eu le temps de lui dire : « on vous reproche, le 21 juin », avant que Morin s'exclame joyeusement « c'était ma fête »!
Le juge poursuit : « ...d'avoir fait du tapage, soit en criant, vociférant ». Encore une fois, celui qui célébrait ses 53 ans le jour de son arrestation, interrompt le juge.
Une fête pas si spéciale
Il se défend d'avoir crié « ou l'autre affaire, j'ai juste dansé et chanté, pis c'était ma fête! », s'exclame encore le fêtard.
« C'est toujours la fête à quelqu'un, tous les jours », réplique, sourire aux lèvres, le juge de la Sablonnière.
Le procureur de la poursuite ajoute que c'est un problème récurrent dans le cas de Gérard Morin, qui ne se limite pas au jour de son anniversaire.
« Je suis de la génération boum-boum », se justifie le principal intéressé qui participe à l'audience, par visioconférence.
Méthamphétamine
Lors de son arrestation, Morin avait en sa possession cinq comprimés de méthamphétamine.
Les avocats ont convenu que Gérard Morin pouvait maintenant sortir de prison.
La poursuite a demandé au juge de lui imposer 75 heures de travaux communautaires « pour le remettre sur les rails ».
Visiblement pas au courant des dernières nouvelles du déconfinement, le festoyeur s'est interrogé.
Et les bars dans tout ça?
« S'ils rouvrent les bars, je peux-tu y aller? », a questionné Gérard Morin, avant d'afficher une moue déçue, en entendant la réponse.
Il a retrouvé le sourire lorsque le juge a prononcé la peine.
« Ça veut dire que je sors aujourd'hui », a-t-il constaté, heureux.
« Mais si vous ne voulez pas rentrer demain, vous êtes mieux d'arrêter de fêter », l'a averti, sourire en coin, le juge de la Sablonnière.